Du bon usage des bonbons

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La plupart des enfants – et bon nombre de parents – ne résistent pas à l’appel des bonbons.  Sucrés, acidulés, colorés, ils ont tout pour plaire. Pourtant, les bonbons sont aussi accusés de bien des maux. Alors, faut-il les aimer un peu, beaucoup, passionnément… ou pas du tout ?

Les bonbons : son pêché mignon !

Diego, 6 ans, raffole des bonbons. A leur simple évocation, ses yeux pétillent, ses papilles s’excitent, ses jambes fourmillent puis trépignent d’impatience. Une fois même, n’y pouvant plus tenir, il avait dangereusement empilé une chaise et deux tabourets pour accéder au placard interdit, tout là haut dans la cuisine. Les bonbons, c’est son truc. Le seul truc justement qu’il ne supporterait pas de perdre dans la vie, celui qui lui ferait renoncer à tout caprice pour autre chose.

LA menace idéale pour les parents à l’heure d’exiger qu’il aille se coucher, qu’il fasse ses devoirs, qu’il arrête de taper sur son frère. Si tu n’écoutes pas, tu n’auras plus jamais de bonbons ! Alors, quand Diego est sage et que son papa l’emmène au cinéma ou va le chercher à la sortie de l’école un vendredi sur deux, le plaisir de moments rares passés ensemble est associé à celui de s’offrir un sachet de bonbons. Avec des qui piquent, des qui fondent sous la langue, des qu’il faut sucer pendant des heures pour en arriver à bout et même des qui font la langue toute noire. Parce que les bonbons, en plus d’être bon, c’est trop rigolo.

Des bonbons plutôt mauvais

Maman n’est pas au courant, c’est leur petit plaisir, à lui et papa. Il faut dire que maman est un peu rabat-joie avec ses interdictions, on dirait qu’elle a complètement oublié qu’elle aussi a aimé les fraises Tagada et les petits oursons guimauve. Mais maman ne voit que le mauvais côté des choses : La visite chez le dentiste et  les quatre caries dont un abcès dans la bouche de Diego. Parce que les bactéries font preuve de la même frénésie de sucre que lui. Alors, faut-il purement et simplement interdire les bonbons pour sauvegarder la santé des enfants ?

« Inutile d’en arriver là » nous répondent en cœur le docteur Christophe Lequart, conseiller technique à l’Union Française pour la Santé Bucco-dentaire (Usfbd) et le docteur François-Marie Caron, président de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (Afpa). Ils se sont prêtés pour nous au jeu du vrai-faux.

L’appétence pour le sucre est innée

VRAI. Au contraire de l’amer et de l’acide, le sucré et le salé sont innés. Dès leur vie intra-utérine, les bébés développent une attirance pour les produits aux saveurs sucrées… Ce qui n’entraîne pas forcément un goût inné pour les fruits qui associent aux saveurs sucrées une amertume ou une acidité.

Manger des bonbons, c’est risquer d’avoir des caries

VRAI. Certaines bactéries présentes dans notre bouche ont besoin de sucre pour fonctionner. Au contact du sucre, elles produisent des acides qui déminéralisent la couche superficielle de la dent (l’émail). Dans ces trous vont pénétrer d’autres bactéries et c’est ainsi que risque de se former une lésion carieuse. Heureusement, la salive permet de « reminéraliser » la couche d’émail et a le pouvoir, que l’on appelle « tampon », de neutraliser certains acides dans la bouche.

Il faut supprimer les bonbons

FAUX. L’interdiction pure et simple entraîne une frustration… Et donc l’excès assuré à la prochaine consommation ! Et puis il n’est pas question de priver complètement les enfants de ce plaisir. Il faut, comme avec tout aliment qui procure du plaisir mais présente une menace pour la santé quant il y a surconsommation, limiter les occasions de manger des bonbons. Les réserver par exemple au dimanche, ou au mercredi, ou aux anniversaires des copains, un peu comme ferait un adulte raisonnable avec une coupe de champagne. Et il ne faut pas les utiliser systématiquement pour récompenser un enfant. Quand on l’emmène au cinéma, c’est une fête en soi. Inutile d’y ajouter un gros sachet de bonbons ou un paquet de pop-corn !

Les bonbons sont la plus grande menace sucrée pour la santé

FAUX. Il faut se méfier de tous les goûters industriels. Les barres chocolatées par exemple, en plus d’être hypercaloriques, associent le sucre et le gras… Elles sont donc bien plus menaçantes, notamment en terme de poids. A garder dans son collimateur aussi, les sodas. Naturellement acides parce que pétillants en plus d’être sucrés, ils sont une vraie menace pour les dents, qu’ils soient light ou pas. A ne pas oublier d’avoir à l’œil enfin, les nombreux sucres cachés dans des produits que nos enfants adorent comme les chips ou le ketchup.

Une carie sur une dent de lait menace la dent définitive

FAUX… ET VRAI. Une carie sur une dent de lait n’entraîne pas directement une lésion carieuse sur la dent définitive. Mais elle n’est pas pour autant anodine, simplement parce qu’elle peut être aussi douloureuse que sur une dent définitive. Et puis une carie non soignée sur une dent de lait peut évoluer jusqu’à atteindre la zone pulpaire, zone qui se trouve au cœur de la dent et qui est composée des vaisseaux et des nerfs. Si cette carie n’est toujours pas soignée, il peut y avoir formation d’un abcès qui peut avoir des retentissements sur l’évolution de la dent définitive à venir.

Les bonbons sont plus dangereux à certaines heures de la journée

VRAI. Il faudrait idéalement réserver la consommation de bonbons pour la fin du repas. Pourquoi ? Parce que les sécrétions digestives et salivaires pendant le repas « neutralisent » l’acidité du sucre dans la bouche. Il y a donc moins de risques pour les dents… Et on évite du même coup le grignotage ! La période où il faut à tout prix éviter de consommer des bonbons : le soir juste avant le coucher parce que pendant la nuit,  le débit salivaire diminue… C’est donc la période la plus propice à la formation de caries.

Il faut se laver les dents juste après avoir mangé des bonbons

FAUX. Quand on mange des bonbons, la couche d’émail est fragilisée. Si on se lave les dents tout de suite, on risque de la fragiliser un peu plus. L’idéal est de se laver les dents une heure après avoir mangé des bonbons. Pas toujours facile ! Alors on s’en tient à la règle de base, que tout le monde connaît mais que peu appliquent finalement à la lettre : un brossage après chaque repas, pendant 3 minutes, avec une brosse à dents souple et un dentifrice fluoré (le flu
or renforce la couche d’émail), adapté à l’âge de l’enfant.VOIR LA VIDEO DU DOCTEUR COHEN SUR L’ALIMENTATION DES ENFANTS

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