L’essentiel est invisible pour les yeux.
Antoine de Saint Exupéry.
Un nez trop grand, des oreilles décollées, une bouche trop ceci, des cheveux trop cela… Rien ne va plus sur la planète Adolook. Comment faire accepter à nos adolescents que ces défauts physiques dont ils se croient affublés n’en sont pas forcément ?
L’adolescence : le complexe du changement
La période de transformation est très douloureuse pour l’adolescent. Il échange un corps plat et lisse contre quelque chose qu’il ne connait pas. Ce nouveau corps ne sera définitif qu’à l’issu d’un long et sinueux chemin, rempli de métamorphoses.
L’adolescent continue de grandir, mais d’étranges excroissances viennent se greffer sur ce corps qu’il croyait plus ou moins maîtriser. Il a beau être briefé depuis un paquet d’années par vous, ou par les copains, et bombardés par les images véhiculées par les media, vivre ces transformations est une autre affaire et source de nombreux complexes.
L’aider à accepter son corps: plutôt complexe
Si les complexes sont plus ou moins naturels, c’est la façon dont ils sont gérés pendant l’adolescence, qui est le terreau de leur devenir. Votre mission sera de l’accompagner et de le guider discrètement hors de son référentiel, dans sa quête du physique idéal. Vous avez beau ne pas être la personne la mieux placée pour l’aider à faire un tri de ses défauts en toute objectivité, ce sera vers vous qu’il ira chercher de l’aide ou du réconfort. Après tout, c’est bien de vous (deux) qu’il a hérité son physique ?
Je suis trop grosse: le complexe Top Model
Certains complexes peuvent tourner à l’obsession et à la pathologie. C’est le cas de l’anorexie et de la boulimie. Deux maladies résultant d’un même constat souvent imaginaire, de kilos en trop. Les adolescentes en pleine croissance sont confrontées à un bombardement d’images de fille pré-pubères, présentées comme référentiel de beauté. Elles scrutent avec inquiétude la moindre cellule de graisse et traquent la cellulite avec angoisse. Allez leur faire comprendre que le monde entier n’a pas l’esprit tordu d’un Karl Lagarfeld!
Vous aurez beau expliquer à votre enfant qu’elle n’est pas épaisse, elle soutiendra, avec une réelle bonne foi, qu’elle a des kilos en trop. L’anorexique a un dégoût visible de la nourriture, qu’elle se refuse à avaler. Pour maigrir plus vite, elle peut avoir recours à tout type de subterfuge, comme celui d’utiliser des laxatifs. Leur abus, dangereux, l’est encore plus pour des adolescents en pleine croissance. La perte de minéraux tel que le potassium, peut provoquer des troubles cardiaques très graves.
La boulimique, à l’inverse, mange compulsivement de grandes quantités. Celle qui se fera vomir, gardera un poids stable et restera mince. Soyez attentif à la moindre modification de poids, d’haleine, de comportement. Il est évident qu’il faut faire le nécessaire pour décourager toute velléité de régime. Sachez que l’anorexie est une maladie grave qui peut être mortelle dans 15% des cas. Contrairement aux idées reçues, les garçons aussi peuvent souffrir de ces maladies, même si c’est moins courant. Attention aussi aux sites qui prônent l’anorexie (les pro-Ana) comme mode de vie.
L’acné juvénile
Au hit parade du complexe physique se dresse l’acné juvénile. Difficile de rater cette profusion de boutons, qui le fait traiter de calculette par les copains.
Toujours dans la lignée des problèmes dermatologiques, votre ado se plaint d’être la risée de ses camarades à cause de ses cheveux gras et des pellicules. Il ne s’agit pas là d’une simple lubie, il souffre réellement d’un souci qui peut se résoudre grâce à quelques règles basiques d’hygiène et un peu de bon sens. Prenez-le par la main et de accompagnez-le chez un dermatologue qui lui donnera un traitement approprié, pour l’un ou l’autre de ses problèmes de peau.
Le médecin pourra lui expliquer aussi comment il doit se laver les cheveux, pourquoi il doit éviter d’abuser du gel, le type de shampoing qu’il doit utiliser. Oui, c’est vrai, vous lui avez déjà prodigué ces menus conseils une cinquantaine de fois par jour, sauf que venant de vous cela a autant d’effet que cautère sur jambe de bois.
Les poils
Le poil préoccupe beaucoup l’adolescent moyen. Passeport pour le pays des adultes, c’est quand même un élément assez peu séduisant à ses yeux. Expliquez-lui que ses poils ne sont pas nouveaux. C’est ce même duvet qu’il/elle a depuis sa naissance, qui se modifie sous l’influence de ses hormones d’adolescent. Si vous constatez que votre enfant développe une pilosité anormale, accompagnée d’acné, prenez rendez-vous chez le médecin pour faire un point.
Je suis trop moche
Rares sont les adolescents qui sont d’emblée satisfaits de leur physique. Certains petits détails peuvent leur sembler insurmontables. En vrac, il peut s’agir d’oreilles décollées, d’un nez trop grand, d’une poitrine inexistante ou trop imposante. Il est primordial de redresser très tôt la barre et de les remettre sur le droit chemin en leur expliquant qu’il n’existe aucune norme quant à la séduction. Puisqu’après tout, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Cependant si votre ado souffre réellement de ses oreilles décollées, vous pouvez prendre un avis médical pour les recoller. Attention, la décision ne doit pas se faire à la légère, car il s’agit là d’une opération chirurgicale (et sous anesthésie générale avant l’âge de 16 ans). Elle est toutefois intégralement remboursée par la sécurité sociale.
Les ados sont bombardés par des images, qui ne reflètent pas la réalité. La taille de leur sexe prend alors une importance obsessionnelle. Il est capital, pour l’épanouissement de leur vie sexuelle à venir, de les remettre très vite sur les rails.
Les ados et la douche
Votre ado transpire beaucoup et est gêné ? Expliquez-lui les règles élémentaires d’hygiène. Envoyer votre adolescent à la toilette quotidienne relève du parcours du combattant ? Profitez de son complexe pour lui offrir un gel douche et un déodorant, et lui rappeler qu’après sa douche, il est préférable qu’il ne remette pas les mêmes vêtements.
