L’amour à Versailles: la vie de château

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Les dessous du château de Versailles, par Alain Baraton, jardinier en chef dudit château. Interdit au moins de 16 ans!Alain Baraton est le jardinier en chef du domaine de Trianon et du parc de Versailles. Depuis plus de 30 ans, il en arpente les chemins, les sous-bois et les recoins, imaginant çà et là quelques chaudes étreintes entre Louis XIV et la Montespan ou une partie fine entre intimes de Louis XV… car c’est côté jardin qu’on se dénudait à la cour. Le château étant le lieu des mondanités et du protocole, ce sont bien souvent les bosquets qui servaient d’alcôve.

D’ailleurs, le lieu n’en finit pas d’inspirer le badinage. Il n’est pas rare que les jardiniers d’aujourd’hui découvrent au détour d’un arbre un couple dans le feu de l’action, livré en pâture à des amateurs de spectacles licencieux connaissant les « bons coins », allongés sous un buisson.

C’est ainsi, Versailles excite la libido, chatouille les humeurs libertines. On pourrait en croire les jardins habités par l’âme des courtisanes. Celle de la du Barry ou de la duchesse de Retz, surnommée « madame de fiche-le-moi » qui déambulait régulièrement toute nue dans les jardins quand le futur Louis XV n’était qu’un chenapan.

C’est donc dans ce Versailles intime qu’Alain Baraton nous invite. Avec légèreté, évitant les tours graveleux, il nous parle de la licence des grands, du désir et du pouvoir, le plus puissant des aphrodisiaques, mais aussi de la cruauté des amours, du temps qui passe, des beautés qui fanent et des caprices des rois.

Triste époque où la chronique mondaine était dans les mains d’un Tallemant de Réaux, ou d’un Scarron… Triste époque en regard de la nôtre où le talent d’un Paul Wermus le dispute à l’impertinence d’un Stéphane Bern !

Alors, mettons en garde les lectrices et les lecteurs sensibles. Il se pourrait qu’après la lecture de L’AMOUR A VERSAILLES, vous n’ayez plus la même attirance pour la lecture d’Entrevue, de Voici ou de Gala. Il est probable que la vie dissolue des people n’ait plus jamais la même saveur pour vous, comparée aux mœurs débridées de la cour de Louis XV. Il faut s’attendre à ce que les fastes tropéziens de nos marquis contemporains vous semblent fades. Le luxe et la luxure sont aujourd’hui des marchés comme les autres pour l’argent qui s’ennuie.

C’est que la luxure moderne s’est abreuvée aux mamelles siliconées des poupées de Marc Dorcel, au lieu que les libertins de l’ancien régime faisaient tout de tête, avec un roman de Sade, dans une main, pour épicier les intermèdes. Ceci explique peut-être cela…

L’AMOUR A VERSAILLES, d’Alain Baraton, aux éditions GRASSET

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