Mon ado est tout le temps fatigué !

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En plus d’être fatigant, l’ado est souvent fatigué. Livide, mou, hagard, la loque familiale erre dans la maison comme un zombie, regardant épisodiquement la télé, attendant vaguement l’heure de « quand est-ce qu’on mange ». Et ce n’est même pas sa faute.

Ado fatigué: la fatique au-delà de la paresse

La fatigue : excuse géniale qui expliquerait tous les errements de l’ado ? Son inattention à l’école : « Je suis fatigué ». Son refus d’aller chez grand-mère : « Je suis fatigué ». Tu peux faire la vaisselle ? « Je vais me coucher »… Une plainte qui cache souvent autre chose.

 

Le mot «fatigue » est systématiquement utilisé, souvent pour désigner autre chose  (l’ado a peu de vocabulaire). « Je suis fatigué » veut souvent dire « je suis énervé », « je veux pas en parler », « je m’ennuie », « tu m’ennuies ». Pas étonnant que la fatigue s’évanouisse en une seconde devant la possibilité d’aller au ciné ou de voir ses copains. Extrêmement sensible, l’adolescent peut se décourager et se sentir las à la vue d’un examen à venir, d’un échec quelconque, d’une morosité passagère.

 

Difficile pour l’ado de définir ce qui le gène vraiment. Il attribue donc ça à la fatigue, son sentiment le plus courant. Mais de nombreux ados sont réellement fatigués ! D’après une étude Sofres réalisée en 2005, 65% des ados se plaignent de fatigue, et le phénomène serait croissant.


Les raisons d’une vraie fatigue sont multiples et tiennent d’abord, à une mauvaise hygiène de vie : ils ne dorment pas assez ! Impossible de les tirer du lit le matin, de les coucher le soir. Parfois dorment-ils, dans l’après-midi, à l’école… Le temps de sommeil nécessaire à un ado est de 9 heures. Un besoin très peu respecté : 40% des ados dormiraient seulement sept heures par nuit, voire moins. Plus de 35% des ados seraient concernés par des problèmes d’insomnies, un phénomène qui toucherait majoritairement les filles.

Ado fatigué: un manque de sommeil inévitable ?

La cause du manque de sommeil pourrait être biologique. D’une part, leur croissance accélérée peut véritablement les assommer.  Un phénomène encore plus présent chez les filles, lors des périodes de pertes menstruelles notamment. Les hormones, qui donnent à l’ado son style inimitable de mutant ambulant, l’empêcheraient également de dormir comme tout le monde. En cause cette fois ci, la mélatonine, censée indiquer au corps le moment du repos. Hors cette mélatonine suivrait chez l’ado un rythme décalé : elle serait libérée tard le soir, ou dans l’après midi… Bref, l’ado est en jetlag permanant et donc involontairement à la ramasse, ses besoins n’étant pas très compatibles avec son emploi du temps.

 

Ces théories ne sont pas encore toute prouvées et ne se substituent pas au bon sens : si l’ado ne dort pas, c’est qu’il ne veut pas dormir ! Arrivé à l’adolescence, impossible de se coucher tôt comme les petits, il faut s’affirmer : on est un rebelle ou on ne l’est pas. Résultat, l’heure du lever restant sensiblement la même qu’avant, l’ado est perpétuellement en manque de sommeil.

 

Malgré toute la bonne volonté qu’il peut avoir (et il n’en a pas), les tentations sont nombreuses : la télé a depuis peu été détrônée par internet. Tchat, Msn, Facebook… Impossible de dormir avant minuit.

 

La vie d’ado est aussi marquée par de nouvelles contraintes : les exigences scolaires sont plus grandes, les déceptions amoureuses s’en mêlent… Le manque de sommeil est souvent dû à des détresses psychologiques, allant de la simple déprime à la dépression. S’en suit un cercle vicieux où le manque de sommeil est à la fois cause et conséquence : l’angoisse entraîne l’insomnie, qui fatigue l’ado, qui s’angoisse…

Retrouver une bonne hygiène de vie

Le manque de sommeil chronique chez l’ado peut avoir des conséquences graves : l’attention et la capacité à mémoriser sont perturbées. La production d’hormones de croissance est également altérée.

 

Afin de le faire sortir de son cycle végétatif, la rigueur s’impose. Les bonnes habitudes de sommeil doivent déjà avoir été prises : difficile d’imposer à un ado de se coucher tard s’il ne le fait plus depuis longtemps…

 

Essayer de proscrire toutes les activités « excitantes » : pas d’énorme repas avant de dormir,  ni soda ni café. Pas de sport après 20 h. Les écrans sont le vrai danger et, dans l’idéal, pas de télé dans la chambre, et surtout pas d’ordinateur. Proposez lui, pour remplacer, des activités plus calmes : un bon livre ou un bain chaud, voir même une tisane. Peu de chances qu’il accepte de remplacer le coca par une tisane, mais la proposition le fera sûrement sourire, ce qui est toujours bon à prendre.

La grasse matinée

Ne savent-ils pas «que tout le temps perdu ne se rattrape plus» ? Agréable, la grasse matinée du dimanche ne sert, d’un point de vue repos, à rien.

 

En dehors des neuf heures indispensables, le reste n’apporte aucune récupération. Pire, se lever à 11 h le matin lui permet d’être en super forme le soir au moment de… dormir. Résultat : impossible de se lever lundi matin, et la semaine est déjà gâchée.

 

Face à une vie si mouvementée, il est normal que l’ado soit un peu fatigué. On ne peut pas contraindre une futur rockstar à se coucher tôt tous les soirs. Le plus important, une fois les horaires fixés, est de s’y tenir le plus possible. Les « rattrapages », durant le week-end ou les vacances, peuvent entraîner l’ado à perdre son rythme biologique de sommeil. Dans ce cas là, consultez un médecin spécialisé : les mauvaises habitudes prises à l’adolescence sont difficiles à chasser par la suite.

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