Parler de la mort avec son enfant

0
4815

Parler de la mort avec un enfant et de loin le sujet le moins évident à aborder. Face à la perte d’un proche, les parents se retrouvent souvent face à leur propre peine. Difficile à surmonter lorsqu’on doit en plus consoler un enfant.

Aborder la mort

La mort, cette finalité que tout le monde admet sans véritablement y penser. Comment aborder ce sujet avec un enfant sans véritablement le heurter, et mettre de côté sa propre souffrance ?   En général, c’est l’enfant qui aborde ce sujet lorsqu’il y est confronté, par la maladie, un accident que ce soit dans la vie réelle ou dans un livre ou un film. Evidemment ses questions peuvent parfois être dérangeantes, mais il est important de lui répondre. Rien n’oblige à lui répondre immédiatement, c’est le genre de discussion qu’il faut avoir à tête reposée, mais il ne faut pas oublier car l’enfant risque de comprendre que l’on ne veut pas lui répondre.

Bien évidemment, en fonction de l’âge de l’enfant il y a une hiérarchisation de la connaissance de la mort. Les tout-petits ne connaissent pas véritablement cet état, ils connaissent l’absence mais pas la mort. En général, à partir de 4 ans une définition commence à prendre forme, ils comprennent que lorsqu’on est mort on ne peut plus ni bouger, ni courir, ni manger, ni parler. C’est ensuite vers 6 ans, lorsque l’enfant commence à comprendre le déroulement du temps que cette notion « d’irréversibilité » prend forme. Cependant, pour ces enfants, la mort reste tout de même très rattachée à la perte de personnes âgées. C’est là que ce sujet devient compliqué.

La perte d’un animal de compagnie peut être un très bon moyen d’amorcer le sujet. Les parents ont le recul nécessaire pour aborder sereinement ce qu’est la mort. Nul besoin d’édulcorer la vision de ce thème, on peut avoir un discours tout à fait réaliste l’enfant construira ainsi une vision plus réelle de son environnement. On peut tout a fait répondre par exemple : « ta mamie est morte lorsque tu n’étais encore qu’un bébé, elle n’est plus de ce monde mais on peut regarder ensemble ses photos et ses carnets ». Evoquer le souvenir permet aussi à l’enfant de se construire un patrimoine.

Je n’arrive pas à aborder le sujet

Lorsque la perte est trop difficile à assumer par les parents, il vaut mieux attendre que cette souffrance s’apaise avant d’aborder le sujet avec l’enfant. En effet, un parent qui souffre pourra difficilement consoler son enfant s’il ne peut se consoler lui-même. Ainsi, il existe bien des façons de se faire épauler, par ses proches tout d’abord mais également par l’école, par un psychologue ou encore des associations qui accompagnent le deuil.

Il existe également ce qu’on appelle des cahiers de vie, des carnets qui accompagnent les enfants dans leur démarche de deuil. Toutes ces questions auxquelles le parent souffrant ne peut encore répondre peuvent ainsi y être inscrite et aider l’enfant à y répondre tout seul. Où est le proche que je viens de perdre ? Que c’est-il passé ? Qu’est-ce que je ressens, quelle est ma part de chagrin, de colère, d’espoir…  Toutes ces questions qui aident à grandir après une épreuve douloureuse sont abordées en douceur dans ce cahier de vie où l’enfant peut s’exprimer par des mots pour par des dessins. Un coup de cœur pour celui des éditions Siloe qui accompagne avec délicatesse toute cette étape de recherche et de questionnement d’une part et d’expression de l’émotion d’autre part.

www.traverserledeuil.com

www.vivresondeuil.asso.fr

Cahier de vie aux éditions Siloe catherine Héry Gwenaële Thoumine

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.