Réforme de la carte scolaire : vers une ghettoïsation des ZEP?

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Un bilan dressé par un syndicat de directeurs alerte quand à une possible désertion des écoles difficiles.

Le SNPDEN-UNSA (Syndicat National des Personnels de Direction de l’Education Nationale ) vient de publier un premier bilan de la suppression de la carte scolaire. Depuis 2007, les parents peuvent choisir l’établissement de leurs enfants sans se soucier de critères géographiques. Et les résultats sont, selon eux, inquiétants. 

D’après l’enquête, les établissements en zone d’éducation prioritaires (ZEP) seraient les plus cruellement touchés, puisque la moitié auraient déjà perdu des élèves. La situation pourrait entraîner 25% des établissements à envisager la fermeture. Chez les directeurs, on craint une ghettoïsation.

La situation des collèges et lycées de niveau moyen tend à se radicaliser : l’arrivée d’anciens élèves de ZEP est accompagnée du départ des enfants des classes moyennes, qui se tournent de plus en plus vers le privé. Conséquences : le rôle de mixité sociale qu’occupaient jusque là ces établissements n’est plus assuré, et le niveau baisse.

Des résultats à pondérer, puisque 60 % des directeurs d’établissement disent ne pas sentir de différence depuis la réforme de 2007. Néanmoins, les établissements les plus touchés (4% environ), ont déjà vu partir plus de 25% des élèves.

Lancée en 2007, la réforme de la carte scolaire avait pour but de permettre à des élèves brillants de rejoindre les meilleures écoles. Contestée dès son lancement, la réforme n’a jusqu’à aujourd’hui pas été remise en cause. L’enquête de la SNPDEN est le premier bilan effectué à ce jour, puisque l’Education nationale n’a encore publié aucune étude sur le sujet.

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