Une étude Eurydice commandée par la Commission européenne révèle qu’en France, 17,8% des élèves de primaire redoublent. La France prend ainsi la tête d’un classement peu glorieux. Il y a des records dont on préfèrerait se passer…
Une « culture du redoublement »
Le corps enseignant ainsi que les parents eux-mêmes semblent avoir intériorisé la pratique du redoublement. L’étude souligne que « la conception selon laquelle répéter une année est bénéfique pour les apprentissages de l’élève est très présente». Le redoublement est donc culturel.
Dans quelques pays Européens, le passage automatique au niveau supérieur est de rigueur. Par exemple en Islande ou Norvège, où on ne pratique pas le redoublement. Le système éducatif y est pensé pour éviter les traumatismes scolaires.
La Commission Européenne confirme les risques du redoublement pour la scolarité des enfants : « Si certains redoublants rattrapent leur retard, la grande majorité d’entre eux ne le fait pas. Les taux sont nettement plus élevés parmi les enfants issus de groupes socio-économiques moins favorisés et les résultats à long terme des redoublants sont souvent inférieurs à ceux des élèves faibles n’ayant pas redoublé ».
Redoubler ou changer de programme ?
Quand il s’agit de proposer des solutions, deux écoles d’opposent. Interviewé sur Europe 1 la semaine dernière, Jean-Paul Brighelli, enseignant et auteur de La fabrique du crétin, prend la question à sa source. Pour lui, le véritable problème est la qualité des programmes scolaires, qui doivent être améliorés pour « apprendre véritablement dans les petites classes à lire et à écrire ».
Quant à la suppression du redoublement, elle fait débat. Un redoublement coûte cher : un peu moins de 6.000 euros en primaire. L’éliminer semble donc également représenter une solution budgétaire intéressante. Reste à savoir comment mettre en place un tel changement de programme dans nos classes, où il serait certainement vécu comme une petite révolution.
