Pour en finir avec la violence scolaire, une enquête sur les victimes de violence scolaire est lancée aujourd’hui, tandis que le ministre de l’Education Luc Chatel reçoit des psychologues et psychanalystes pour trouver une solution au harcèlement scolaire entre élèves.
La loi du plus fort
Bien que les violences scolaires soient facilement banalisées, l’alerte est aujourd’hui maximum. Les élèves victimes, parfois tenus au silence, ne savent souvent pas à qui s’adresser, faisant des violences scolaires un phénomène encore plus insidieux. De sorte qu’en janvier, une lettre ouverte a été adressée aux ministères de l’Education, de la Santé, de la Cohésion sociale, et à la HALDE. « Le phénomène du harcèlement entre pairs dans l’espace scolaire est devenu tellement fréquent qu’on ne peut plus faire mine de l’ignorer », annonce-t-elle.
Depuis vingt ans, une dizaine de plans de prévention ont été menés dans nos écoles, sans résultats probants. En 2010, le constat frappe professionnels et parents : la violence scolaire est perçue comme un véritable fléau. Les « Etats Généraux de la sécurité à l’école » sont lancés, conduits par Eric Debarbieux, président de l’Observatoire international de la violence scolaire.
L’Etat prend les devants
Aujourd’hui débute une « enquête nationale de victimation », dont l’objectif premier est de mesurer la violence quotidienne. Elle concernera les élèves du second degré et aura lieu tous les deux ans. A terme, l’objectif est d’alerter les pouvoirs publics et d’organiser une consultation nationale afin de trouver des solutions concrètes.
Parallèlement à cette enquête, Luc Chatel rencontre aujourd’hui les signataires de la lettre ouverte. Selon ces spécialistes, 15% des élèves seraient concernés directement par des violences verbales ou physiques (9% en tant que victimes, et 6% en tant qu’auteurs). Il s’agirait « d’humiliations par violences verbales, ou physiques, répétées, insistantes, qui entament la confiance des victimes en l’école, et en eux-mêmes. »