Il ne vous viendrait certainement pas à l’idée de laisser Hugo ou Zoé regarder » L’Exorciste » ou « massacre à la tronçonneuse ». Pourtant certaines images de l’actualité peuvent s’avérer bien plus traumatisantes qu’un film d’horreur…
Des corps mutilés, des scènes de terreur, des villes détruites… La réalité peut s’avérer plus traumatisante que n’importe quel Scream. Pourtant les études et les campagnes de prévention de l’exposition des enfants aux images traumatisantes sont basées sur les fictions. Or, il semblerait que les images réelles aient plus d’impact car justement, c’est véritablement arrivé et les enfants en ont conscience.
Les images consécutives au séisme qui a touché le Japon en sont un exemple éloquent: des débris, des masques à gaz, des hommes en combinaison… Et comme lors des attentats du 11 septembre 2001, le tsunami de 2006, ou encore le séisme en Haïti de 2010, les images passent en boucle, toutes plus « choc » les unes que les autres… et c’est sans compter sur la surenchère de sensationnel que livrent les chaines de télévision pour marquer nos esprits… et ceux des enfants aussi!
L’enfant va faire un lien avec son propre monde et se demander si un tel drame peut le toucher.
On pourra mesurer le caractère particulièrment impressionnant de certaines images sur nos enfants par le fait qu’il les remette fréquemment en scène en jouant ou en dessinant.
Le JT, interdit au moins de 12 ans?
Alors comment les protéger ?
On est en droit de se demander si il faut laisser les enfants dans l’ignorance ou au contraire les confronter à une réalité qui peut parfois être très dure.
Les spécialistes recommandent de ne surtout pas les laisser dans l’ignorance en censurant l’information et de toute façon ce n’est pas possible: on ne peut pas tout maitriser et, contrairement à ce que l’on peut croire, les news sont massivement diffusées dans les cours de recré. De plus, les professionnels affirment que l’information, aussi difficile soit-elle, fait partie de la construction de l’enfant.
Vous devez alors éviter le tabou et en parler ouvertement : la parole libère de l’angoisse. Il est d’ailleurs conseillé de ne jamais laisser les enfants tout seul face au JT, sans explications.
Si vous trouvez que votre enfant à l’air particulièrement bouleversé par ce qu’il vient de voir, vous pouvez tout simplement lui changer les idées en jouant avec lui. Il est toutefois conseillé de ne pas laisser de coté ce qui vient d’être vu quitte à atténuer un peu la gravité des faits.
L’enfant peut aussi être bouleversé parce qu’il se sent impuissant, il y a alors la possibilité de faire un don pour venir en aide aux victimes. Vous pourrez ainsi conjuguer le bien de votre enfant et une aide aux victimes.
Enfin, si vous-même vous jugez les images trop effrayantes, inutile de verser dans l’excès inverse en le forçant à tout regarder; n’hésitez pas à changer de chaîne pour lui épargner un spectacle trop dur.
