Mis en place en 1975 pour réunir tous les élèves de la 6ème à la 3ème autour d’un enseignement identique, le collège unique est aujourd’hui vigoureusement remis en question. Un débat qui semble de plus en plus vif à l’approche des présidentielles.
Le collège unique, mis en place en 1975, a été créé pour élargir et démocratiser l’accès à l’éducation. Les différents types de collèges (CES et CEG), qui existaient avant cette date, ont été supprimées au profit de filières indifférenciées. Aujourd’hui, l’ensemble du monde éducatif s’accorde sur la nécessité d’adapter le collège unique pour le consolider. Et selon un sondage CSA pour l’APEL (l’association des parents d’élèves de l’enseignement libre) et le quotidien La Croix, seuls 51 % des Français estiment que « le collège fonctionne bien ». Alerte rouge ?
Les Français insatisfaits
Selon ce même sondage, les causes de cette inquiétude sont multiples. Pour 42 % des sondés, le collège unique « ne favorise plus l’égalité des chances ». Pour 52 % d’entre eux, il « ne prépare plus bien les élèves pour la suite de leur scolarité et leur insertion professionnelle ». Enfin, ils sont 67 % à espérer « un collège proposant aux élèves une plus grande diversité de formations adaptées aux capacités de chacun ».
Un système inadapté
Inadapté aux spécificités des élèves, le collège unique ? C’est en tous cas que suggère le gouvernement. En juin dernier, Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté de réformer le collège. « Nombre de familles voient l’orientation comme une sanction et pas comme un choix. Il faut absolument que l’excellence soit déclinée dans toutes les filières », a-t-il souligné. Selon Luc Chatel, « le processus d’orientation doit être plus progressif et réversible ». Le collège unique ne proposerait pas suffisamment d’options aux collégiens. Résultat : arrivés à la fin du secondaire, la transition vers la suite de leur enseignement est un véritable casse-tête.
Les propositions ne manquent pas
Réaménagement du temps scolaire, suppression du système de notation, mise en place de projets impliquant les entreprises… Les propositions ne manquent pas pour réformer ce collège qui a pris un coup de vieux. En revanche, quand il s’agit de passer à l’action, les expérimentations sont, elles, beaucoup moins nombreuses. Rares sont les établissements qui tentent de nouvelles expériences pédagogiques. Quelques collèges, pourtant, ont déjà constatés de bons résultats en faisant passer les formats de cours de 1h à 45 minutes, ou faisant appel à des intervenants extérieurs pour sortir des sentiers battus. Mais ces initiatives restent trop isolées pour pouvoir dresser un bilan global.
Une évaluation pour cibler les difficultés des collégiens
En fin de classe de cinquième, une « évaluation nationale », va être mise en place dans une cinquantaine de collèges pilotes à la rentrée prochaine. Ce nouvel examen sera généralisé d’ici 2013. Une évaluation-bilan, qui devrait permettre d’aider les élèves en difficultés. Des sessions de soutien scolaires seront mises en place pour se faire.
Une journée par semaine en entreprise
Luc Chatel a récemment annoncé la mise en place dès la quatrième de dispositifs pour envoyer certains élèves jusqu’à une journée par semaine en entreprise pendant plusieurs semaines. Ces aménagements vont être couplés à l’expérimentation d’une « troisième prépa-pro ». Un premier pas vers un collège à l’enseignement plus diversifié ?