Les résultats de la grande étude sur la sécurité à l’école viennent d’être rendus publics. Un bilan inquiétant : 320 000 enfants ont affirmé être victimes de harcèlement au collège.
C’est la première grande enquête nationale sur la « victimation », pilotée par le chercheur Eric Debarbieux, spécialiste des violences à l’école. Menée auprès de 18.000 élèves de 300 collèges français, ses résultats montrent l’urgence de la situation. Si 90% des collégiens « se sentent bien » à l’école, les 10% restants disent souffrir de harcèlement. Qu’il s’agisse de moqueries répétées, de violences verbales ou de coups, ces 10% représentent 320.000 enfants.
L’auteur de l’étude va plus loin : « C’est l’élève harcelé verbalement qui est aussi celui qui est mis à l’écart, frappé, agressé par des violences à connotation sexuelle ou dont les biens sont plus fréquemment volés ».
Le collège : « un lieu de paix » ?
Parmi ces collégiens harcelés, la proportion concernés par les violences sévères n’est pas des moindres. 5,5% sont victimes de racket, 6,1% d’extorsion par leurs camarades. 2% quant à eux ont déclaré avoir été victimes de blessures avec armes au collège. « Encore n’en connaissons-nous pas la gravité réelle, une grande partie des cas étant sans doute liée à l’usage abusif de matériel scolaire (ciseaux, cutter, compas) », a ajouté Eric Debarbieux.
Si le ministre de l’Education Nationale Luc Chatel a reconnu que ces chiffres étaient inquiétants, il a tout de même affirmé que le collège restait un « lieu de paix. »
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