C’est l’histoire d’un maire et instituteur qui entreprend la lecture d’une scène de viol pour édifier ses élèves de CM1. Consternant !
Quel cheminement de pensée à bien pu conduire un instituteur, par ailleurs maire (DVG) de Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne, à lire à ses élèves un roman sur l’esclavagisme où il est décrit notamment le viol du protagoniste ? « Pour son aspect pédagogique » assure un collègue. Qui précise toutefois que la lecture de Betty Coton de Corinne Albaut (lire notre interview de l’auteure) accompagne « un travail sur le respect de l’autre et la dignité humaine. Réduire ce travail à la lecture de cette scène, certes violente, est totalement disproportionné ».
Courant janvier, des enfants entre 9 et 11 ans de CM 1-CM 2, rentraient régulièrement en pleurs de l’école. Organisés, les parents ont crée le Collectif de parents indignés (CPI), qui recueille sur internet les signatures pour une pétition qui vise à la « protection de l’enfant ».
Les parents de l’école Marcel-Cachin, ne comprennent pas la démarche du maire Pascal Noury : « un enseignant peut aborder tous les sujets, mais il doit adapter son propos au public qu’il a en face de lui. Avoir lu de tels passages, avec des détails sexuels aussi barbares (…) est totalement contre-productif » explique Sébastien Narme, président du collectif. Surtout que le livre, qui s’adresse selon l’auteur, à des adolescents de 13-14 ans, n’avait pas vocation à être étudié en classe.
La volonté que « l’Education nationale prenne ses responsabilités face à ce fait grave » semble avoir été entendue. En effet un communiqué de presse du ministère affirme le soutien de Luc Chatel aux familles. Ainsi l’ouvrage ne fait partie d’aucune liste de référence de l’Education nationale qui souligne l’inadéquation des âges et prône les « classiques » : Jean de la Fontaine, Marc Chagall, Alphonse Daudet, dans son initiative « Un livre pour l’été ».
