Il est depuis longtemps acquis que les femmes ne doivent pas trop attendre pour être enceinte afin de ne pas augmenter la probabilité d’avoir une grossesse à risque. Mais qu’en est-il de l’âge du futur papa ? De récentes découvertes scientifiques indiquent que les hommes aussi doivent faire attention à leur âge au moment de la conception.Après 45 ans, les hommes engendreraient plus fréquemment des enfants porteurs de maladies mentales comme l’autisme, l’hyperactivité ou les troubles bipolaires. De plus l’âge augmenterait également légèrement le risque de mortalité infantile entre 1 et 5 ans. Deux études publiées au mois de février 2014 font le point sur ce phénomène encore peu connu.
Les risques augmentent avec l’âge du père
Dans la première étude publiée dans la revue Jama Psychiatry, l’analyse des dossiers médicaux de 2,6 millions de Suédois entre 1973 et 2001 montre que le risque de maladies s’accroît avec l’âge du père. En effet, passé 45 ans le risque d’avoir un enfant autiste est multiplié par 3,5, par 13 concernant l’hyperactivité et par 24 pour les troubles bipolaires, et ce quel que soit l’âge de la mère. De plus les scientifiques ont noté que au plus l’âge est élevé, plus les risques de fréquences de ces maladies augmentent.
Un léger sur-risque de mortalité infantile
Dans la seconde étude publiée dans la revue Human Reprodution, l’âge du père est associé à une légère augmentation du risque de mortalité infantile. Une augmentation de 10 à 16% de mortalité infantile entre 1 et 5 ans causée par des malformations génétiques et des cancers. En remettant ces chiffres remis en perspective avec le nombre de décès d’enfants dans un pays développé comme le Danemark (où s’est déroulée l’étude), cela correspond à un décès pour 2285 enfants ayant un père de plus de 45 ans.
Le mécanisme principalement mis en cause
C’est un mécanisme biologique qui serait à l’origine de ces problèmes dans les deux cas. Chez les hommes, la production de spermatozoïdes est continue au cours de la vie. Elle résulte de nombreuses divisions cellulaires. A chaque division, des erreurs de copie du patrimoine génétique peuvent se produire. Au cours du temps, ces erreurs s’accumulent et peuvent altérer la fonction de certains gènes soupçonnés d’être à l’origine de certaines maladies chez les enfants. En fait ce n’est pas le nombre de mutations qui augmente, mais le nombre de divisions. Plus les spermatozoïdes sont « vieux », plus ils comportent des mutations qui auront plus ou moins d’incidences.
Bien qu’il n’existe pas de restriction concernant l’âge des parents au moment de la procréation, les donneurs de sperme ne peuvent pas avoir plus de 45 ans.