Le Conseil National d’Évaluation du Système Scolaire (Cnesco) met en place un dispositif de concertation à propos du redoublement et de ses alternatives. Des conférences et un bilan publié à l’automne 2014 devraient pouvoir éclairer la situation et statuer sur la place du redoublement dans la scolarité en France.Le débat sur la suppression ou non du redoublement n’est pas nouveau, mais le Cnesco a décidé de clarifier la situation en analysant des études sur la réussite à l’école et en organisant des conférences pour évaluer la pertinence du redoublement. Le résultat de ces travaux sera rendu public à l’automne 2014, mais le Cnesco a d’ores et déjà publié un extrait du rapport final.
L’état du redoublement en France
La France fait partie des pays les plus adeptes du redoublement, selon un rapport Pisa de 2012, 28 % des élèves de 15 ans ont déjà redoublé une fois depuis le début de leur scolarité. Les classes les plus redoublées sont la 3ème, la seconde et la terminale, souvent à la demande des parents.
Contrairement à 1/3 des pays européens qui interdisent le redoublement en début de primaire, la France compte 7 % d’élèves maintenus dans leur niveau en classe de CP et de CE1.
Les effets du redoublement
Bien que souvent soutenu par les parents et les enseignants, le redoublement à des effets à long terme sur les enfants. De nombreuses études montrent que le fait d’avoir un an de retard dans la scolarité entame la confiance en soi des enfants. Il a « un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. » indique le Cnesco.
De plus, si des effets à court terme sont souvent remarqués, la plupart du temps un élève redoublant redevient moyen lorsqu’il passe au niveau supérieur. Des effets positifs sont toutefois à souligner lorsque les élèves redoublants bénéficient d’un programme de suivi spécifique.
Par quoi peut-on remplacer le redoublement ?
Au sein de l’OCDE, il existe de nombreuses alternatives au redoublement. Le Cnesco étudie les différentes possibilités pour aider le ministère à établir un décret rendant le redoublement exceptionnel sans laisser les élèves en difficultés en marge du système scolaire.
Parmi les différentes alternatives on retrouve les cours d’été, les examens de rattrapage en fin d’année, le suivi individuel ou encore l’accompagnement d’une classe par un enseignant sur plusieurs niveaux.
Rappelons que l’abandon du redoublement a également une motivation économique. Selon le Cnesco, son coût total s’élèverait à environ 1,6 milliard d’euros.