A L’Ile-Saint-Denis, la municipalité écologiste refuse d’inscrire à la cantine, aux activités périscolaires et au centre de loisirs les enfants dont un des deux parents ne travaille pas. Regroupés en un collectif, les parents luttent pour l’accès à la cantine pour tous.
La commune, dirigée par Michel Bourgain (Europe Ecologie Les Verts), est dotée d’une cantine centrale qui met l’accent sur les produits locaux et les repas équilibrés, de quoi faire envie à de nombreuses cantines scolaires. Problème, ici la mairie refuse l’accès aux enfants dont un des deux parents ne travaille pas. En effet, seuls les parents pouvant fournir deux fiches de paye peuvent inscrire leurs enfants auprès de la mairie.
Mathilde Rempert, porte-parole du collectif « Cantine pour tous », interrogée par l’Express, demande que cette injustice prenne fin «la cantine est souvent le seul repas équilibré des enfants issus de milieux défavorisés» explique-t-elle. Car si les recours sont possibles, 140 familles ont obtenu gain de cause en 2014, ils ne sont pas accessibles à toutes les familles « les parents les moins éduqués, ou ceux qui ne parlent pas bien le français, n’osent pas faire cette démarche ».
Du côté de la mairie, on parle de budget. Selon le cabinet du maire, la moitié des élèves de primaire mangent à la cantine, avec seulement 10% de plus, la commune devrait payer 167 000 euros de plus par an, une somme dont elle ne disposerait pas.
Quelles qu’en soient les raisons, cette situation est illégale. Un rapport du défenseur des droits datant de 2013, rappelle que la situation professionnelle des parents ne peut pas légalement conditionner l’accès à la cantine. C’est sur ce rapport que le collectif « Cantine pour tous » s’appuie pour continuer la lutte, menaçant de porter l’affaire devant la justice.