La récente lecture d’un passage du roman Betty Coton par un professeur de CM 1-CM 2 à ses élèves fait actuellement polémique : Nicolas Sarkozy dénonce « une idée folle ». Avec Noir Coton des Editions Belin, une réédition plus importante qui raconte la suite de l’histoire et adoucit la scène de viol qui pose problème, le livre de Corinne Albaut est devenu plus accessible. Rencontre.
Il y a une scène de viol extrêmement dure. D’autant plus que la première version, Betty Coton, je l’ai écrite à la première personne, comme une autobiographie, c’est pour ça que c’est parfois vraiment violent, j’ai écrit ce que je ressentais. Je sais qu’elle a choqué, même des adolescents, mais pour moi c’est le reflet de l’actualité, on sait que les esclaves étaient violés, mutilés par leurs maîtres. Je n’ai pas envie d’édulcorer tout ça. Ce qui ma paru important c’est de conserver l’histoire, le témoignage de la vie d’une esclave. Donc j’ai préféré atténuer cette scène pour toucher un plus large public.
Non, toujours pas. Ca reste un livre pour adolescent de 13-14 ans. L’esclavage est un sujet sérieux, j’ai conçu ce livre comme un témoignage, j’ai voulu coller au plus près de la réalité, et elle est très dure, donc non ca ne convient pas à des enfants de 9 ans.
Je suis allée au Sénégal, à l’île de Gorée, d’où partait un bon nombre d’esclave. Une histoire qui m’a imprégnée et poursuivie. Après je suis allé en Louisiane et j’ai ressenti la même chose, j’ai visité les plantations, j’ai ressenti comme n’importe quel auteur ressent le désir d’écrire sur un sujet. C’est un sujet qui me parlait et j’éprouvais le besoin de témoigner.
Les âges moyens sont définis par l’éditeur, c’est lui qui en lisant l’ouvrage décide du lectorat et de la collection. D’ailleurs à l’origine l’éditeur c’était Acte Sud Junior, il ne peut y avoir d’ambigüité. Après c’est certain qu’il y a toujours des enfants plus ou moins matures. Mais c’est aussi au prescripteur de montrer un peu de jugeote, de bon sens. Ils sont des filtres entre ce qui est publié et le lectorat. Leur rôle : lire les ouvrages pour voir si sont adaptés, là de toute évidence ça ne l’était pas.
Mais tout à fait ! Moi mon livre je ne le renie pas du tout, je l’ai écrit comme j’avais envie de l’écrire, maintenant l’instituteur qui fait mal son travail, qui n’adapte pas sa lecture, c’est une faute professionnelle. Malheureusement je n’en suis pas responsable. Il n’était pas obligé d’aller choisir un livre d’adolescent pour le lire à des enfants de 9 ans. Je comprends sa motivation, l’évocation de l’esclavagisme et du respect des femmes, mais il fallait trouver un livre adapté. Ce n’était pas le cas.
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