Quand il ne soutient pas la guerre en Irak, Romain Goupil filme. Souvenirs d’enfance bobo sur fond de revendications sociales. Un film bête et gentil.
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Milana, jeune élève de CM2, est en situation irrégulière : d’origine tchétchène, elle n’a pas de papiers et risque, comme ce fut le cas pour son ami Youssef, d’être reconduite à la frontière. Sa bande de copain, Alice, Claudio, Ali et Blaise (son amoureux) sont prêts à tout pour qu’elle reste en France. La maman de Blaise, militante qu’on imagine contre Eric Besson, décide d’accueillir la petite fille chez elle.
Les mains en l’air est un film de Romain Goupil, réalisateur confirmé, deux fois sélectionné au festival de Cannes. Marqué par plusieurs faits divers, il s’est donc lancé dans ce projet pour critiquer la « gangue nauséabonde dans laquelle nous sommes plongés en ce moment ». Un film « engagé », rendu imperméable à la critique grâce à son « importance » citoyenne. Oublions la bonne morale pour juger l’œuvre cinématographique, pour le coup sensiblement moins indispensable à la société.
Si ce n’étaient les enfants, pas mauvais, tout est de l’ordre du classique film d’appartement français, avec révolte bobo, indignation envers le Président et musique classique inutilement dramatique. Manque Louis Garrel.
Valeria Bruni-Tedeschi joue sans nuances une mère révoltée faisant ce qu’elle peut pour sauver des enfants. La critique est un peu légère, simpliste diront certains : les apparitions musclées des grands méchants flics leur donne raison. Le rôle d’Hippolyte Girardot en réactionnaire anti-bobo complète le tableau des caricatures (le rôle est aussi mal écrit que mal joué).
La seconde voie explorée par le film est celle de l’enfance, carnet déjà jauni de franche camaraderie et de bonnes vieilles vannes (on s’attend presque à voir sortir le petit Gibus). Un groupe de petits « voyous » parisiens, qui ne parlent pas racaille (« ça m’aurait paru racoleur et faux » d’après le réalisateur) se regroupent dans des caves pour pirater des dvd et organisent des braquages… dans les usines de bonbon.
Tout ça est bien gentil et désuet, revendicatif et efficace comme un discours de Pierre Arditi. De là à parler de courage ou de force, il y a quand même une grande différence. La rébellion est trop facile et le message trop évident pour parler d’engagement. Comme quoi la démagogie n’est pas réservée à Michel Sardou.
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