Attendue par des fans du monde entier, l’adaptation du livre de Maurice Sendak se devait d’être effrayante, belle, intelligente, différente. Résultat : une grande réussite à découvrir à partir de six ans.
Comment être sûr de faire des entrées sans prendre de risques ? En se payant un succès littéraire ! Une méthode dont ne se lassent pas les producteurs américains mais attention : on adapte pas Max et les Maximonstres comme on adapte Harry Potter.
Depuis sa sortie controversée en 1963 (les parents trouvaient les monstres trop effrayants), l’œuvre de Maurice Sendak a conquis plusieurs générations d’enfants, amoureux de ce conte bizarre mêlant psychologie et onirisme.
Un précieux mélange dont on pouvait craindre qu’il ne sombre, sur grand écran, dans la mièvrerie et la facilité. Bonne nouvelle, il n’en est rien. Dirigé par le séduisant Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich), le film est bien l’ovni attendu, très différent des productions actuelles. Surtout, il ne cherche pas à tout prix à vendre des peluches ou des costumes de loup tout mignon, même si c’eût été facile.
Les 40 pages du livre ne suffisant pas pour un long métrage, les scénaristes ont pris quelques libertés. Chaque monstre est désormais doté d’un prénom, d’une personnalité et de sentiments. De nouvelles péripéties enrichissent l’œuvre sans jamais la trahir.
Ainsi, ce n’est pas dans sa chambre mais après s’être enfui de chez lui que le capricieux Max entame sa traversée vers le pays des Maximonstres. Il y devient roi des gigantesques créatures mais échouent à les satisfaire et devra finalement retourner chez lui.
Chaque Maximonstre reflète une des facettes de Max : sentiment de toute puissance, faiblesse, colère ou frustration. Un travail sensible qui s’incarne parfaitement dans le jeune rôle titre, le très bon Max Records, à des années lumières d’un petit Nicolas par exemple. L’univers grandiose aurait pu, en d’autres mains, être pretexte à un déchaînement d’effets spéciaux et de dialogues grandiloquents. Au contraire, l’aventure reste à hauteur d’enfant : pas besoin de lunette 3D pour l’apprécier.
La belle étrangeté du film est en grande partie due aux superbes images du film, constamment baignées dans une lumière aurorale. Les Maximonstres sont superbes : avoir préféré des acteurs en costume aux images de synthèse est sans doute la meilleure idée du film. Rarement, depuis le Totoro de Miyazaki, on avait autant eu envie de sauter dans l’écran pour aller faire un câlin à la grosse bête.
Comme un rêve, Max et les Maximonstres est fouillis, étrange, parfois bouleversant, parfois incompréhensible. Le film de Spike Jonze n’est pas le blockbuster annoncé, et c’est tant mieux. Trouvera-t-il son public ? Mystère et boule de poil. S’il ne passe pas totalement inaperçu, le film a tout pour devenir une œuvre culte.
A découvrir dès l’âge de six ans.
SORTIE le 16 DECEMBRE 2009.
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