Deux ans se sont écoulés depuis que Sam Witwicky a rencontré les Autobots, robots extraterrestres de la planète Cybertron. Alors qu’il s’apprête à quitter le domicile familial pour commencer une nouvelle vie, les méchants Decepticons, ennemis jurés des Autobots, refont surface et menace la Terre. Il est à nouveau temps de faire appel à Optimus Prime…
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Transformers 2 : la revanche, réalisé par Michael Bay, sort un mois à peine après le Terminator 4 de Joseph McG. En pleine promotion, les deux réalisateurs n’ont cessé de se lancer des piques. Sujet de la querelle : savoir qui des deux avait le plus gros robot. Aujourd’hui que leurs « œuvres » sont sorties, la question est de savoir lequel des deux a le plus mauvais film. Après visionnage, la réponse saute aux yeux : match nul et archi nul.
Pas la peine de faire durer le suspens, Transformers 2 n’a aucun intérêt, que l’on soit fan ou pas de la licence (ou alors, peut être, pour les très très fans, très très jeunes, de préférence). Basé sur une série de jouets en plastique, c’est au mieux une interminable publicité, moche, bête, vide. Américaine dans le mauvais sens du terme.
Mais que pouvait-on attendre de Michael Bay, tâcheron récidiviste déjà coupable de Pearl Arbour (2001) ou The Island (2005) ? Dans le travail du réalisateur, la facilité du scénario côtoie, comme à l’habitude, le bazar des scènes d’action, illisibles, fatigantes. Le tout noyé dans une démesure d’effets spéciaux qui n’impressionnent plus personne.
Clichés, clichés et clichés, ralentis outranciers, phrases grandiloquentes à la pelle… Un temps, le cinéma de Bay fut drôle : Armageddon (1998), nanar flamboyant par excellence, parvenait à se sauver du ridicule grâce à un Bruce Willlis en grande forme et une bonne dose d’autodérision (était-ce vraiment volontaire ?). Tout cela est fini : la bonne humeur n’est plus à la mode, et il est vrai que le combat de robots géants extraterrestres est un thème sérieux.
Pour les enfants donc ? Bah, non même pas. L’aspect amusant du sujet est donc abandonné au profit d’un réalisme pas vraiment de circonstance. Pas de président des Etats-Unis d’Amérique rocambolesque, on en réfère directement à Barack : une façon d’insérer le film dans la réalité (pour autant que le mythe Obama ait encore quoi que ce soit de réaliste).Les robots font eux aussi un effort pour paraître crédible. Fini le plastique des jouets Hasbro, c’est l’aspect militaire qui gagne : Optimus Prime délaisse souvent ses épées pour des armes à feu. Les soldats, ultra présents, sont G.I jusqu’au bout des ongles et saccagent les quatre coins du globe sans s’encombrer de bonnes manières : c’est pour la bonne cause. Réalisme, quand tu nous tiens…
Facilité oblige, l’essentiel du « comique » du film repose sur deux poncifs éculés : les parents du héros, complètements à l’ouest, et des clichés nationaux désolant. Amusant lorsqu’il s’agit de pasticher la France (une spécialité de Michael Bay), désolant quand il s’agit des arabes illettrés éleveurs de chameaux.
Déjà pas drôle à la base, ces vains efforts sont ruinés par leurs interprètes, des robots jumeaux ouech-ouech et des acteurs portes-fringues. Plus qu’un rôle, Megan Fox joue une sensation, une idée : la vulgarité pour être précis. Shiah Labeouf, le « héros », va très loin dans son jeu robotique, allant même jusqu’à « bugger » dans quelques scènes qu’on qualifiera avec tendresse d’affligeante. Seul John Turturro, excellent acteur et déjà bon dans le premier volet, s’en sort bien.
Sans envergure, dénué d’émotion et d’enjeu, le film de Michael Bay se traine au long de ses très longues 151 minutes. Alors que tout est déjà joué (et perdu), Michael Bay se pait le luxe de terminer son histoire en Jordanie, sur les ruines de Pétra, là même où Indiana Jones avait trouvé le Graal en 1989, dans un des sommets du cinéma d’aventure. Vingt ans plus tard, Bay souille le lieu mythique en y empilant des tonnes de robots sans âme, figures emblématiques d’un cinéma mécanisé au possible.Il y’a peu de chance qu’on se souvienne de ce Transformers dans 20 ans. Ce blockbuster d’un été ne se privera pas de rapporter beaucoup d’argent : Steven Spielberg, producteur, peut s’en réjouir. Steven Spielberg, réalisateur, doit avoir honte. En tentant de marcher dans ses pas, Michael Bay se prend sans doute pour son héritier. Mais ce n’est qu’un fils indigne.
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