Les années se suivent et se ressemblent concernant le concours de recrutement des professeurs des écoles. Déjà montrées du doigt en 2013, les disparités de seuils d’admission entre les académies font polémique cette année encore.
En 10 ans, le nombre de candidats au concours de recrutement des professeurs des écoles a chuté de moitié. Ils étaient 60 000 en 2004, ils ne sont plus que 26 000 aujourd’hui. L’augmentation des postes d’un côté et la diminution des candidats de l’autre ne font pas bon ménage.
Conditions de travail difficiles, gel des salaires, dévalorisation de la fonction, autant de raisons qui pourraient expliquer cette crise des vocations.
Dans certaines académies, le nombre de candidats est si faible par rapport au nombre de postes à pourvoir que les notes d’admissibilité sont très basses. C’est le cas de l’académie de Créteil, connue pour ses nombreuses zones d’éducation prioritaire, où le dernier candidat pris a obtenu la note de 4,1/20. Le taux de réussite dans cette académie est d’ailleurs le plus élevé : 87 %. Un niveau qui a tendance à diminuer, en 2012, le seuil d’admissibilité y était de 9/20.
Chaque académie a son seuil de recrutement, ainsi un candidat recalé à Toulouse, serait admissible à Grenoble avec la même note. Au palmarès des résultats, seule l’académie de Montpellier recrute ses enseignants à 10 de moyenne en 2014. Mais pour combien de temps si la tendance à la diminution continue ?
Les académies aux plus faibles seuils d’admissibilité sont celles qui comptabilisent un grand nombre d’établissements réputés difficiles. Attention, tous les professeurs recrutés dans ces académies ne sont pas de mauvais élèves, loin de là, mais pour éponger la pénurie de professeurs des écoles, le parti-pris est de dévaluer un concours autrefois réputé difficile.
Afin de combler le manque de professeurs des écoles dans ses secteurs difficiles, est-ce la solution d’y envoyer des lauréats si peu méritants ? Quand on connait la polyvalence dont les professeurs de primaire doivent faire preuve, on peut se demander s’il est vraiment pertinent d’envoyer dans des classes des enseignants qui maîtrisent mal les mathématiques, le français ou l’histoire-géographie.
Avec une telle incohérence entre l’augmentation du nombre de chômeurs diplômés et la diminution de candidats au concours de professeur des écoles, il serait peut-être temps de revoir la copie du recrutement et de la formation des enseignants.
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