Une proposition de loi a été votée qui marque la fin des IUFM. A l’initiative du député Grosperrin, elle réduit à néant le rôle de ces instituts et supprime la formation pendant l’année de stage. Une suite logique après la réforme Chatel de 2009, qui avait déjà considérablement réduit les conditions de formation des enseignants.Le 15 février 2012 pourrait être une date à marquer d’une pierre (tombale) blanche pour le monde éducatif et plus particulièrement la formation des maîtres. L’assemblé nationale a validé en première lecture la proposition de loi du député UMP du Doubs, Jacques Grosperrin, qui propose la fin du monopole des IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) et la suppression de la formation pendant l’année de stage obligatoire après l’admission au CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré). Concrètement, cette loi Grosperrin entérine la réforme mise en place par Luc Chatel en 2009 sur la formation des maîtres, pour aller encore plus loin selon le SNES (Syndicat National des Enseignements du Second degré), puisqu’elle « acte par la loi la suppression de la formation des maîtres » réduisant « les IUFM à un rôle tellement minime qu’ils disparaitront d’eux-mêmes ».
Cela fait 3 ans que la réforme suscite un tollé dans le monde éducatif. Avant la réforme mise en oeuvre par Luc Chatel, dite de la mastérisation, le parcours pour devenir enseignant était le suivant: titulaire d’une licence, cela donnait deux droits. La possibilité de se préparer pendant un an dans les structures formatrices, les IUFM, ou de passer directement les différents concours. La réussite au concours entrainait une année de formation professionnelle, avec des stages, période probatoire à la titularisation.
Aujourd’hui le recrutement des futurs professeurs se fait à partir de bac+5. Le stage en première année de Master a aussi été supprimé. Ainsi le rôle des IUFM s’est considérablement amoindri, et la loi Grosperrin vise à prolonger l’ambition du ministre de l’Education pour supprimer, officieusement, ces instituts en remplaçant l’expression « la formation des maîtres est assurée par les IUFM » par « elle est assurée, notamment, par les universités ». D’ailleurs le bilan dressé par le SNES est évocateur quant aux effets négatifs de cette réforme.Entre 2004 et 2011, le nombre de candidats aux concours a baissé de 70%, passant de 92 090 à 27 923…Ces chiffres, résultat d’une enquête en ligne menée par le SNES auprès de 400 stagiaires, indiquent aussi que 46% des sondés enseignent sur trois niveaux, impliquant nécessairement, une charge de travail supplémentaire dans la préparation des classes. 38,5% d’entre eux donnent cours dans des établissements sensibles, (ZEP, SEGPA et CLAIR), et 20% ne rencontre leurs titulaires qu’après avoir dispensé les premiers enseignements. Autre point polémique, la précipitation de cette proposition de loi, déposée le 10 janvier, passée en commission le 1er février et discutée en séance plénière le 8 et 9 du même mois…
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