Pour répondre au phénomène de ghettoïsation de l’école dans les quartiers populaires, la fondation Espérance Banlieues a créé une école d’un genre nouveau. Après bientôt 2 ans d’existence, le cours Alexandre Dumas fait de plus en plus d’adeptes.Situé à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, le cours Alexandre Dumas a ouvert ses portes en septembre 2012. Au départ, il ne comptait que 6 élèves, aujourd’hui il y en a 79 et 147 nouvelles inscriptions sont en attente pour la rentrée 2014.
Cette augmentation des effectifs est à l’image de la fuite des familles vers les écoles privées classiques que l’on observe dans les quartiers sensibles.
L’objectif de cette école est de réduire le déterminisme social en s’installant dans une banlieue difficile habituellement placée en zone d’éducation prioritaire. Le concept est logique, peu d’élèves et une équipe éducative très à l’écoute. Le but est de retisser un lien entre l’école et des enfants en échec scolaire ou ayant des problèmes de comportement.
Pour suivre le rythme des élèves, l’emploi du temps a été complétement réorganisé par rapport à celui que l’on peut trouver dans une école standard. Chaque jour 3 ou 4 heures de cours selon l’âge des élèves, une heure de sport, un devoir sur table et des séances d’études personnalisées. Un tel accompagnement permet à chaque élève d’avoir un adulte référent vers qui se tourner lorsqu’il rencontre des difficultés.
Contrairement aux écoles privées conventionnelles, le cours Alexandre Dumas ne reçoit pas de subventions publiques. Il est en grande partie financé par la fondation Espérance Banlieues qui lève des fonds en sollicitant des dons et des mécénats. La part qui reste à payer aux parents est de 75 € par mois et par enfant, ce qui est nettement en dessous du prix habituellement demandé par les écoles privées.
Pour attirer les financeurs, le cours Alexandre Dumas a employé les grands moyens. Articles dans les grands journaux télé, vidéos virales sur internet et un parrain populaire qui crédibilise le concept : le journaliste Harry Roselmack. Comme le veut le projet de l’école, les enfants sont les acteurs de ces campagnes de communication, car ce sont eux et leurs familles qui parlent le mieux des avantages d’étudier au cours Alexandre Dumas.
A terme, la fondation Espérance Banlieues souhaite pouvoir aider à l’ouverture d’autres écoles sur le même modèle et toujours dans les quartiers sensibles.
Même si la recette semble fonctionner, on peut se poser des questions pour l’avenir de l’Education nationale. En effet, le développement de ce type d’écoles alternatives ne risque-t-il pas de laisser l’école publique de côté ? D’en faire une école « poubelle » pour les enfants des familles pour lesquelles 75€ par mois et par enfant et encore trop cher ? Si cela arrivait, le concept même de ces écoles anti-ghetto serait caduc puisque au contraire cela augmenterait le phénomène.13190
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