On sait que les hommes sont peu à prendre un congé pour s’occuper de leur nouveau-né, mais plus globalement, comment s’organisent les familles françaises ? Les statistiques de l’INSEE nous aident à y voir plus clair sur les choix des français lorsque leur famille s’agrandit. D’abord, plus il y a d’enfants, plus les femmes sont nombreuses à s’arrêter de travailler pendant au moins un mois au delà du congé maternité. Elles sont 28% au premier enfant, 55% au troisième. Tandis que les mères ont plus tendance à s’arrêter qu’à réduire leur temps de travail, c’est l’inverse pour les pères.
Dans une récente étude, l’INSEE nous montre également que moins les femmes sont diplômées, plus elles s’arrêtent. Tandis que 47% des mères titulaires d’un diplôme CAP-BEP ou inférieur prennent un congé et 23% réduisent leur activité, au-dessus de Bac+2 elles sont 29% à arrêter et 45% à réduire. Les employées et ouvrières s’interrompent plus souvent que les cadres et les professions intermédiaires.
Juillet. Alors que le projet de loi en faveur de l’égalité hommes-femmes est lancé, la députée Valérie Pécresse a lancé un pavé sexiste dans la mare. « Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? », a-t-elle déclaré. « Si on veut rééquilibrer les responsabilités des pères et des mères dans l’éducation, il faut certes inciter les pères à prendre un congé, mais ils le prendront d’autant plus volontiers avec un enfant un peu plus âgé, et cela sera socialement mieux vécu par les entreprises de voir les pères s’impliquer dans des problèmes un peu plus compliqués ».
Avec ces propos d’un autre temps, la députée a ainsi insinué que changer des couches est une tâche dévalorisante, et donc réservée aux femmes, mais aussi que les hommes n’avaient pas besoin de s’investir dans l’éducation de leurs enfants avant qu’il sache parler – tout le monde le sait, un enfant qui sait déjà marcher est quand même beaucoup plus pratique qu’un enfant qui chouine dans son couffin. Rendons service aux hommes : aux femmes les biberons, les nuits blanches et les couches sales ; aux hommes les câlins et les jeux.
La présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, Catherine Coutelle, n’a pas tardé à réagir aux propos de la députée. « Cette vision archaïque et rétrograde de la famille qui réserve aux femmes les tâches domestiques et aux hommes les tâches plus valorisées est intolérable », a-t-elle commenté dans un communiqué. « Les femmes n’ont pas à porter l’ensemble des tâches domestiques, et la maternité ne doit plus être un frein aux carrières des femmes ; les hommes doivent pouvoir s’impliquer et s’épanouir en tant que pères sans s’exposer aux mépris et incompréhensions.
Les propos de Valérie Pécresse contribuent à renforcer les inégalités et stéréotypes sexistes », a-t-elle ajouté. « La réforme du congé parental permettra d’assurer un partage plus juste des responsabilités au sein des ménages et d’accroître le niveau d’emploi des femmes », a-t-elle encore précisé.
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