Faire un deuxième bébé, le défi est aussi important que pour le premier, et parfois même plus impressionnant : à quatre, aura-t-on assez de temps pour chacun et pour soi ? L’équilibre durement acquis ces derniers mois/années ne va-t-il pas s’effondrer ? L’arrivée d’un frère ou d’une sœur ne va-t-elle pas perturber l’aîné ? Un dossier pour tester votre motivation…
Dans son dernier livre intitulé « On attend un nouveau bébé », le Dr Bernard Geberowicz, psychiatre et thérapeute familial, fait le point sur les nombreuses questions des parents au moment d’agrandir la famille.
Pour lui, si l’aîné fonde le couple, le second fonde la famille, et une nouvelle dynamique s’instaure. « Le premier enfant a renvoyé chacun des parents à ses propres parents, sa propre histoire. Il est venu aussi révéler -et idéalement sceller- la relation amoureuse. Le second enfant (comme tous les suivants) projette cette fois les parents vers leur descendance, car -même dans un contexte très fragile- il représente toujours un projet de stabilité, qui vient étayer la relation et l’équilibrer », explique-t-il.
Aujourd’hui, le deuxième enfant comme le premier a été planifié, désiré, attendu. Comme pour le premier, les parents sont à la fois ravis quand le test de grossesse vire positif et angoissés à l’idée de ne pas « réussir » leur famille. C’est qu’ils se mettent une sacrée pression !
Bernard Geberowicz l’analyse ainsi : « Plus le monde est saturé de compétition et d’individualisme, plus on cherche à se réfugier dans cette bonne vieille cellule ancestrale (la famille), quitte à la parer de vertus illusoires. Le couple va donc avoir envie de réussir son histoire avec chaque enfant, de « réussir chaque enfant » et -gageure suprême- de réussir l’entente entre les enfants. Qu’attend-on, au fond, de cette fratrie unie, de cette harmonie familiale ? Une force pour mieux affronter le monde ! ». Quand on sait qu’un couple marié se sépare en moyenne au bout de 13 ans (8 ans pour les non mariés), il en faut, de la force… et les enfants apparaissent comme le seul investissement sûr et durable.
Point d’esprit trop chagrin. Faire un petit frère ou une petite sœur c’est donner à l’aîné le meilleur des compagnons de jeu. C’est aussi l’occasion de briser un trio pesant, car sur les épaules de l’enfant unique pèse la grande responsabilité d’être le centre de l’univers de ses parents. « Le deuxième enfant est vécu comme une promesse d’équilibre, une aération, la possibilité d’une meilleure répartition des rôles et des interactions dans la famille », écrit le thérapeute. Ce deuxième enfant sera aussi le dernier pour 50% des parents.
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