Les naissances sont de moins en moins sensibles aux saisons, selon une récente étude démographique. Un léger pic demeure en septembre, à mettre sur le compte de jours de l’an un peu arrosés.
Une étude réalisée par l’INED permet de mieux comprendre les aléas de la démographie française.
Si les futurs parents rêvent de voir arriver leur bébé au printemps, c’est en fait à l’orée de l’automne que la natalité connait une hausse. Les festivités de la Saint Sylvestre seraient en cause, avec une baisse de la vigilance sur la contraception. Ceci expliquerait également un pic des IVG pour les mêmes raisons, dans la foulée du jour de l’an.
Ce pic du mois de septembre confirme une tendance observé depuis le milieu des années 80, qui marque un vrai changement de tendance par rapport aux années 70 qui connaissait une forte hausse des naissance au printemps. Doit-on en conclure que les congés payés ne faisaient pas bon ménage, à l’époque, avec la contraception?
Le recours à la contraception devrait permettre de planifier l’arrivée de bébé et devrait favoriser les naissances au printemps, puisqu’elles sont majoritairement souhaitées par les parents français. Mais il y a loin entre l’arrêt de la pillule et réussir à tomber enceinte, et seuls 13% des couples arrêtent la contraception pour faire un enfant à une saison précise. De plus, les femmes faisant des enfants de plus en plus tard (âge moyen du premier enfant: 30 ans), elles ont une moins bonne fertilité et, de ce fait, le délai entre l’arrêt de la contraception et la grossesse s’allonge et devient plus difficile à maîtriser.
C’est pour cette raison essentiellement qu’on observe de moins en moins de pic saisonnier dans les naissances, le hasard ayant de plus en plus de place.
L’auteur de l’étude souligne également des variations hebdomadaires: les naissances surviennent de moins en moins le week-end, les maternités étant plus enclines à déclencher les accouchements souvent pour des raisons d’organisation.
L’Ined a aussi examiné l’impact des canicules des étés 1976, 1983 et 2003: on observe à chaque fois, neuf mois après, un « léger déficit de naissances » (5 à 6%) mais en général ponctuel et suivi d’un « rattrapage ».
La baisse de la fertilité par grande chaleur a déjà été démontrée. « Reste à savoir si la moiteur des corps a tendance à repousser plutôt qu’à attirer… », s’amuse Arnaud Régnier.
Enfin, ironise l’auteur, « il n’y a pas davantage de naissances les nuits de pleine lune… ».
Sources INED et AFP
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