« C’est de la maltraitance institutionnelle. Je n’ai pas été concertée, pas prévenue, je me suis retrouvée du jour au lendemain dans cette situation avec une équipe à qui je ne savais pas quoi dire ». Dominique Versini, Défenseure des enfants depuis 2006, ne comprend toujours pas comment, ni par qui exactement, la décision a été prise de supprimer son institution, indépendante, et qui a traité depuis sa création en 2000 pas loin de 2 000 cas désespérés.
Il y a deux jours, Martin Hirsch, haut Commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse, envoyait une lettre au président de l’Unicef France, Jacques Hintzy, dans laquelle il précisait : « Il n’est nullement question d’affaiblir la Défenseure des enfants. Le Défenseur des droits, dans le projet actuel, aura plus de pouvoir que le médiateur de la République et plus de pouvoir que le Défenseur des enfants ».
Rien de ces déclarations pourtant ne rassure Dominique Versini qui répond : « A ce jour, seul un communiqué de l’Elysée, voire de Matignon ou du garde des sceaux pourrait me faire penser que le gouvernement est prêt à rediscuter de ce projet dans l’intérêt supérieur des enfants. Et, malgré le respect que j’ai pour Martin Hirsch, que j’ai bien connu sur le terrain puisque j’ai fondé la Samu social, il n’est pas ministre de la famille, sa parole est sans doute sincère mais je doute qu’elle change quoi que ce soit à ce projet. Nous demandons au gouvernement de retirer son projet de loi».
Aux côtés de Dominique Versini, Claire Brisset, ancienne Défenseure des Enfants qui inaugura la fonction, de 2000 à 2006. « Si la France réalise ce projet éminemment funeste, elle va s’inscrire à contre-courant de ce qui se passe dans le monde où pas moins de 80 de ces institutions existent. Ce serait un immense recul, au moment en plus où les Etats-Unis viennent d’annoncer, par la voix de madame Clinton, qu’ils allaient enfin ratifier la Convention des Droits de l’Enfant. Et je ne veux pas faire de raccourci mais, au moment où nus parlons, 220 mineurs étrangers isolés, et donc inexpulsables, sont expulsés à Calais… ».
Jean-Pierre Rosenczveig, président du DEI France (Défense des Enfants International) et président du tribunal pour enfants de Bobigny, est aussi venu apporter son soutien : « Est-ce une maladresse, une volonté de nuire, c’est en tout cas une faute politique majeure. 20 ans de travail sont balayés d’un coup, il a fallu vraiment se battre de nombreuses années pour que cette institution existe. Elle est porteuse d’une vision globale de la place de l’enfant dans la société. Dans ce pays, on ne voit hélas l’enfant que dans le danger qu’il représente. Et si l’on parle pudiquement de « mineur » et pas « d’enfant », c’est pour éviter de s’attendrir ».
Pour l’heure, la pétition lancée sur Internet par la Défenseure des Enfants a déjà récolté 11 000 signatures, de nombreuses associations de défense des enfants, de pédiatres mais aussi de psychologues se joignent à ce combat. Et l’on peut espérer comme Jean-Pierre Rosenczveig que « d’un mal sorte un bien. Il faut profiter de cette crise pour acquérir de nouveaux moyens juridiques et financiers pour aider les enfants. »
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