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Cauchemars, terreurs nocturnes…à quoi rêvent nos enfants ?

Vous goûtiez aux délices des nuits complètes depuis de longs mois quand subitement le sommeil de votre enfant se détériore : il se relève dix fois jusqu’à minuit, il vous appelle en pleine nuit parce qu’un monstre est sous son lit, il se réveille à l’aube… Mais à quoi rêve-t-il qui le dérange ainsi ?

Ces rêves qui dérangent nos enfants

Les rêves sont le reflet de ce qui nous habite. Chez les enfants ce peut être la rentrée scolaire, l’arrivée dans une nouvelle école, la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, un déménagement, une dispute entre les parents… tout événement familial ou social, qu’il soit heureux ou difficile, peut venir perturber le sommeil de nos bambins, en particulier entre 3 et 6 ans.

Les rêves d’enfants sont aussi la traduction en images des peurs archaïques, on entend par là les peurs primitives du nourrisson : peur de l’abandon, de la séparation, d’être dévoré, enfermé, de tomber dans un trou, de se retrouver dans un espace sans limite dans lequel on est seul, perdu et destructuré. 

Dans les rêves des petits, monstres et animaux sont légion. Pourquoi ? Déjà parce que leur quotidien en est peuplé (chien de famille, peluches, dessins animés, albums…) ; mais aussi parce que ce bestiaire représenterait en fait les « instincts animaux », le côté pulsionnel et sauvage de la nature humaine que l’éducation met des années à essayer de dompter. Enfin, derrière ces méchantes bêtes se cachent aussi, tout simplement, les personnes de leur entourage qui leur font peur ou ont autorité sur eux (voisin, maîtresse, commerçant…).

Rêves et cauchemars : pensée magique, complexe d’Œdipe et angoisse métaphysique

Vers 3-4 ans l’enfant est encore dans la période de la pensée magique : il ne fait pas bien la différence encore entre fantasme et réalité. Du coup, le contenu de ses rêves peut avoir la même réalité pour lui que les personnes ou les objets qui l’entourent. De la même façon, il peut avoir la conviction que ses pensées sont des actes : si par malheur un accident arrive alors qu’il a souhaité la disparition de sa petite sœur, sa pensée peut lui sembler avoir été efficace…

La croissance psychique et le complexe d’Œdipe peuvent aussi donner lieu à des cauchemars, l’enfant cherchant – inconsciemment– à troubler l’intimité de ses parents en les réveillant !

Puis vers 6 ans, quand l’enfant commence à prendre pleinement conscience du temps qui passe, de l’irréversibilité et l’universalité de la mort, ses cauchemars peuvent devenir l’expression d’une véritable angoisse métaphysique. Cette peur peut aller de pair avec la perte des premières dents de lait, comme si cette partie de lui-même qui se détache et meurt déclenchait une inquiétude plus fondamentale.

Comment réagir face aux cauchemars de votre enfant?

Quand l’enfant pleure en pleine nuit, on a intérêt  –même si c’est très dur parfois- à venir le voir, à lui prodiguer des caresses et des paroles réconfortantes, à lui donner de l’eau ou du lait. Il ne sert à rien d’essayer de le raisonner. Le rassurer est encore le meilleur moyen de l’aider à se rendormir, quitte à ouvrir placards et tiroirs pour y chasser loups et sorcières. L’écouter raconter son rêve peut aussi l’aider à s’en défaire.

Colette Pericchi, psychologue-clinicienne, précise que « même si les cauchemars se répètent, que vous êtes fatigués, que vous pensez que c’est un caprice, vous ne devez jamais laisser un enfant angoissé livré à lui-même. » Vous n’obtiendriez en effet que plus d’angoisse, de pleurs et de réveils nocturnes à long terme, avec leurs conséquences sur la vie diurne : fatigue, irritabilité, manque de concentration.

Quelques trucs pour venir à bout des rêves et cauchemars

Il existe des « trucs » pour aider votre enfant à surmonter ses peurs : laissez la porte ouverte sur le couloir allumé ou installez-lui une petite veilleuse. Mais pas de lumière allumée en grand dans sa chambre : cela perturberait son sommeil. Evitez aussi de le prendre dans votre lit, il pourrait penser que vous êtes vous-mêmes inquiets ou que sa chambre n’est pas un lieu sûr. De plus, cela pourrait devenir une habitude. 

Enfin, dans la journée, n’hésitez pas à revenir sur ses cauchemars : rappelez à votre enfant que les monstres n’existent pas, regardez avec lui les livres ou les films qui les abritent. Evoquez aussi avec lui tout ce qui pourrait le perturber dans sa vie, à l’école, à la maison.

Au bout d’un moment, si les cauchemars deviennent trop fréquents et qu’ils perturbent grandement le sommeil de l’enfant – et celui de sa famille !- il ne faut pas hésiter à voir un psychologue. Votre loulou vit peut-être une période de crise qui bouleverse ses repères et réactive ses peurs archaïques. Une intervention rapide peut parfois résoudre bien des problèmes !

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