Quand et comment le faire voler de ses propres ailes ? Dans quelle(s) condition(s) le laisser (où l’inciter) à partir ? Petit tour d’horizon des essentiels à ne pas oublier avant le jour-J.
Le jour-J, c’est ce jour où il va franchir le pas de votre domicile avec toutes ses affaires, non pas pour vous quitter mais pour vivre sa vie à lui. Ce jour là, il sera trop tard pour lui apprendre à s’organiser, à gérer sa vie et à s’orienter. L’indépendance s’anticipe.
A quel âge commencer, à 13, 14, 15, 16 ans ? Difficile d’annoncer la date d’anniversaire qui marquera le début de son « éducation de l’indépendance ». Cela se fait petit à petit, en fonction de sa maturité, mais aussi de son parcours scolaire (imaginez qu’il choisisse une formation loin de votre domicile dès ses années collèges !) et de votre ressenti.
Objectif ? Lui donner des clés, des repères et méthodes pour qu’il puisse trouver son chemin en prenant les décisions qu’il convient. Votre rôle n’est pas de lui apporter des solutions toutes faites mais des éléments de réflexion, afin qu’il trouve les bonnes réponses lorsque vous ne serez plus là.
Votre ado sera confronté à des situations que vous ne pouvez peut-être pas imaginer. Impossible prévoir toutes questions et problèmes qui pourront lui être posés et donc toutes les réponses que vous pourriez lui apprendre.
Avoir un sens critique, savoir prendre du recul, trouver les bonnes informations au bon moment telles sont les aptitudes qu’il doit développer.
Que doit-il savoir ? A priori tout ce qui semble important pour vous. L’hygiène de vie concerne tout aussi bien la toilette, que l’alimentation, le sommeil, l’activité physique et les éventuelles addictions. Montrez-lui vos essentiels, faites en sorte qu’il les comprenne, les intègre et les assimile. L’apprentissage en ce cas passe par la pratique afin de mettre en place des automatismes.
Un adolescent, quel que soit son âge, a toujours besoin d’aide et de soutien, mais il a aussi besoin d’espace pour prendre des initiatives. Vous pensez être responsable, vous vous inquiétez de le laisser seul dans la nature ? Au contraire ! Profitez qu’il soit encore sous votre toit pour lui autoriser de plus en plus de liberté, tant dans l’organisation de son travail, son rythme de vie, ses sorties, que ses envies et son orientation. A vous de poser des repères et des conditions pour cadrer son espace de liberté. Les règles du jeu vous reviennent.
Attention ! Laisser un peu plus de liberté ne signifie pas laisser toute liberté à son adolescent. Les repères sont indispensables. Le psychiatre Patrice Huerre conseille aux parents ce type de discours : « tu décideras de ce que tu veux plus tard. Nous pour l’instant, au vue de tes compétences et de ce que tu as montré jusque-là, nous te conseillons cette voie », plutôt que…
… « Choisis ce que tu veux, c’est toi qui vois. Pour nous, que tu sois plombier ou polytechnicien, peu nous importe, pourvu que tu sois heureux. » Ainsi l’ado va suivre la voie indiquée, ou s’y opposer, mais au moins il aura des points de repères.
Rien ne sert de retenir une leçon sans savoir ni pourquoi, ni comment, ni à quoi sert cette leçon. Telle est la finalité du concept « apprendre à apprendre ». L’idée ? Développer son attention, sa mémorisation, sa compréhension, sa réflexion et son imagination. De nombreuses méthodes existent pour y parvenir.
Ainsi, rappelez à votre adolescent qu’il ne doit jamais prendre en note une idée qu’il n’a pas comprise que, seul, un résultat ne compte pas s’il n’est pas précédé d’une démonstration, que ses cours ne sont pas indépendants les uns des autres,…Aidez-le à prendre du recul.
La curiosité de l’adolescent dépend bien sûr de l’éducation qu’il reçu depuis sa plus tendre enfance. Si la curiosité de ses premiers mois de vie n’a pas été contrariée, elle se réactive à la puberté. Curieux, il va d’abord s’intéresser à son propre corps et son propre univers avant de s’ouvrir à l’extérieur. Au fur et à mesure de son développement, l’adolescent devient disponible pour des découvertes intellectuelles, culturelles, relationnelles, affectives et amicales. En ce cas, retenez ces seuls mots d’ordre : encourager et satisfaire sa curiosité croissante.
Si vous le sentez prêt à prendre son envol alors qu’il ne semble pas vouloir vous quitter de sitôt, n’ayez aucune honte à lui dire qu’il ne peut rester éternellement chez vous. L’idée n’est pas de le mettre à la porte, mais de l’engager à prendre ses responsabilités. Proposez-vous par exemple de l’aider à trouver un logement, à établir un budget, à initier les différentes démarches administratives.
S’il a un travail, un (ou une) petit(e) ami(e), un projet de vie mais qu’il persiste à vivre chez vous par facilité, cela n’est pas lui rendre service que de l’encourager dans cette voie. S’il est bien ainsi, pourquoi partirait-il ? Qui d’autre que vous est en mesure de lui montrer le chemin de l’indépendance ?
A lire : les nouveaux ados, comment vivre avec ? », sous la direction de Brigitte Canuel aux Editions Bayard.
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