Thaïma Samman est Directrice des Affaires Juridiques et Publiques de Microsoft France, multinationale qui s’est engagée auprès de l’UNAF dans la rédaction d’un guide sur la parentalité à l’ère du numérique. (Interview réalisée pour le numéro 4 du magazine Côté Mômes)
C.M : Pourquoi, dans votre position de leader mondial du logiciel, vous être engagés aussi activement dans les débats sur Internet et la parentalité ?
T.S. : Nous avons été auditionnés dans le cadre de la Conférence de la famille en septembre 2005. Et il nous a semblé important, justement dans notre position, de participer à ce débat, d’aider les parents pour qu’ils accompagnent leurs enfants dans leur vie d’internaute. L’UNAF a adhéré à cette responsabilisation des parents que nous prônons.
C.M : Qui décide du contenu des logiciels de contrôle parental ? Qu’est-ce qui entre dans les listes blanches et les listes noires ?
T.S. : C’est une bonne question. Les opérateurs fournissent des données techniques qui viennent de sources différentes. Chaque outil de contrôle parental a son propre système. Chez Microsoft, nous pousserions plutôt pour une labellisation mais il faudrait une vaste concertation de la société politique et de la société civile. Mais à ma connaissance, ce sont les parents qui entrent leurs propres paramètres dans ces logiciels. Il n’est pas question de se substituer à eux, ce n’est pas notre rôle. Je n’aimerais pas, personnellement, pas plus que dans tout autre domaine, que l’on décide pour moi de quel ou quel site mes enfants ont le droit ou pas de consulter.
C.M : Est-il possible de légiférer quand au contenu d’Internet, sachant que les lois françaises ne sont pas applicables ailleurs et qu’Internet est par définition international ?
T.S. : Il faudrait caractériser de quoi l’on parle. Pour la pédophilie, par exemple, c’est relativement simple puisqu’elle n’est admise nulle part au monde. Quand on repère un contrevenant, il est dénoncé et condamné s’il ne respecte pas la charte des droits de l’homme. En revanche, sur d’autres sujets, c’est beaucoup plus délicat. Un exemple : En France et en Allemagne, les pro nazis sont lourdement condamnés alors qu’aux Etats-Unis, on se heurte sur ce sujet à la liberté d’expression. De même, la pornographie n’est pas illégale et Internet n’est pas à la base un outil pour les enfants. Ce n’est pas pour autant qu’un parent va laisser son enfant devant ce type de programme. Protection de l’enfance et liberté d’expression s’opposent dans ce domaine. Il n’y a pas de consensus des valeurs.
C.M : La seule solution immédiate pour mettre les enfants hors de danger vis-à-vis d’Internet est-elle donc la vigilance de chaque instant ?
T.S. : J’insiste sur le rôle des parents : il faut être vigilant… Ni plus, ni moins. Tout simplement comme dans la vie réelle. On ne laisse pas un enfant prendre le volant de la voiture sans permis, ce qui ne veut pas dire qu’on ne l’autorisera pas un jour à le passer. Dans la vie virtuelle, c’est pareil. C’est aux parents de fixer les limites, de surveiller ce qui se passe, en effet. Ne pas laisser un enfant seul dans sa chambre avec un accès à Internet, installer plutôt l’ordinateur dans le salon, où l’on pourra de temps en temps vérifier ce qui se passe : des mesures simples et, je crois, efficaces.
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