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Lettre ouverte à Chantal Jouanno: Non, l’hypersexualisation des petites filles n’est pas marginale!

Chantal Jouanno, sénatrice UMP et ex-ministre des sports,  a été chargée en novembre d’une mission sur l’hypersexualisation. Elle rendra son rapport à la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot le 5 mars. Pourtant, les conclusions semblent être déjà tirées : « Rien de grave », dit-elle.

Madame Jouanno,
Selon un article du journal Le Point, Vous pourriez « demander que les concours de mini-miss soient mieux encadrés – interdiction du sponsoring, du maquillage, du dénudé. » Si instaurer des règles pour éviter les déviances des concours de mini-miss est une très bonne initiative, l’hypersexualisation des petites filles ne s’arrête pas aux quelques courses au diadème qui ont lieu en France, qui ne sont que la partie visible de l’iceberg.

Nous consacrions déjà l’été dernier, bien avant  le site magic.maman.com qui annonce à grands renforts de com le lancement d’une étude sur le sujet, surfant sur l’opportunisme des interrogations ministérielles, un dossier sur l’hypersexualisation en posant cette question : « Où sont passées les petites filles ? » 

Entre un spa parisien qui propose des épilations aux petites filles, la pub Veet qui leur préconise « subtilement » l’épilation intégrale, et les marques de lingerie pour enfant, non, la sexualisation à outrance des petites filles n’a pas épargné la France. Pourtant, madame Chantal Jouanno, vous affirmez que « dans notre pays, [ça] reste un phénomène tout à fait marginal. »

Interviewé par Le Point, Stéphane Martin, directeur général de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), en est  lui aussi convaincu. « La représentation d’une sexualisation précoce dans la publicité est quelque chose qui n’existe pas en France », dit-il. Que penser alors de collection de lingerie pour enfant de la marque Jour après Lunes ? Des poupées pour enfants aux formes exagérées, dénudées à l’extrême ? Les exemples sont nombreux et nous les tenons à votre disposition.

« Rien de grave docteur », concluez-vous. Ce n’est pas tout à fait l’avis de Serge Hefez, avec qui nous nous étions entretenus cet été. Selon lui,  « Le danger, c’est que [les petites filles] se construisent en intégrant l’idée que leur valeur repose sur leur capacité à plaire. » A part ça, rien de grave ?

LA REDACTION 

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