De l’enfance à l’âge adulte, le chemin est long, surtout lorsqu’on le fait sur la route du rock. Quand papa et maman ne sont plus à la hauteur, les ados se trouvent de nouvelles icônes à adorer. Arrivent alors les rockstars, créatures étranges, incompréhensibles et capricieuses. Comme eux.
L’ado est en plein désarroi, il passe en une seconde de la joie intense à la tristesse totale. Lui-même capricieux et insupportable, comment pourrait-il ne pas adorer les rocks stars ?
Arrivé dans l’adolescence, le jeune a encore plus qu’avant besoin de modèles à qui s’identifier, pour se rassurer. L’âge d’or des parents/héros est fini, ainsi que celui de l’oncle Picsou et du capitaine Haddock. L’ado cherche quelqu’un qui lui ressemble.
Entre vie réel et fantastique, la rockstar est une version magnifiée de l’ado : en conflit avec le reste du monde, rejeté par la société, mal aimé, si beau, si talentueux. Loin d’être ancré dans le monde réel, la rockstar est souvent le dernier des héros imaginaires de l’ado. Comme tous les mythes, il est inventé pour répondre à un besoin de merveilleux : Marylin Manson n’a jamais fait les choses qu’il prétend avoir faites . Mais il aurait pu.
L’adolescent a besoin de soutien ! La fan attitude lui permet de rejoindre un groupe de fans, un clan, une tribu, une bande (de dégénérés). Ensemble, on est toujours plus fort pour affronter la vie (surtout si l’on porte les poings américains officiels de la tournée de Linking Park en 2005). Pour un enfant peu social, le groupe de fans est souvent une façon de rencontrer des amis, en live ou à travers les innombrables forums dédiés.
L’adolescent a besoin de réponses ! Comme la rockstar s’exprime beaucoup, il est facile pour l’ado de trouver des solutions à ses problèmes : Miley Cyrus a elle aussi des soucis avec les garçons, avec ses parents, avec la vie… Une jeune californienne multimillionnaire n’est peut être pas la meilleure conseillère pour une jeune collégienne de Bagnolet, mais c’est mieux que rien. Et c’est plus facile que d’en parler aux parents…
En mal de communication (sa voix déconne), l’ado utilise la musique pour communiquer sa rage au monde (qui déconne aussi). La création est une façon de séduire son entourage (seul Ringo Starr osa avouer que les « Beatles, c’était surtout bien pour les filles »). Mais attention à la dérive : tous les fans d’Eric Clapton ne finiront pas au panthéon de la guitare.
Le monde hyper marketing de la musique est aujourd’hui essentiellement tourné vers le jeune public. L’âge des stars, de plus en plus bas, propage l’illusion que tout le monde, en travaillant ou non, peut réussir. Ainsi le conte de fée de Lilly Allen, repérée dans les couloirs de son lycée alors qu’elle fredonnait Wonderwall d’Oasis (notons tout de même que le papa de Lilly est producteur).
Mais l’adolescence est aussi le domaine du rêve, qui ne doit pas être brisé ! Et puis après tout, il n’est pas impossible que Bertrand ait le même talent que John Lennon, qui dessinait des pochettes de disques au dos de ses contrôles de maths. Réserver son mercredi après midi pour les cours de chant : oui. Arrêter deux semaines l’école pour préparer le casting de la Nouvelle Star : non.
Les goûts ne se discutent pas. Si votre fille adore Rammstein, groupe de métal industriel allemand complètement dingue, tant pis pour elle, et ce n’est pas une raison pour mettre toute la famille à la langue germanique. Les ados adorent souvent tout ce qui est, comme eux, différent. Et rebelle ! N’essayez pas de partager leur passion : ils ne veulent pas de vous ! Et de toute façon ça n’est plus de votre âge.
Un ado écoutant de la musique triste n’est pas forcément suicidaire, et le rock ne rend pas forcément violent. Les chansons s’inspirent et reflètent souvent un état de désespoir chez les jeunes, mais le provoque rarement : on ne se tue pas pour faire comme dans la chanson.
Quelque soit la musique qu’il écoute, pas besoin de s’inquiéter si l’ado continue de mener une vie normale à côté. L’enfermement dans la musique est souvent symptôme d’un mal être, mais il n’en est pas la cause : la tristesse n’ayant pas grand-chose à voir avec les riffs de Keith Richards, l’en priver ne changera rien.
L’important est de veiller à ce que sa fan attitude ne devienne pas son unique raison de vivre (ou alors pas trop longtemps…). Il en est de la musique comme de l’alcool : à consommer avec modération.
Comme il l’aime, l’ado fait tout comme son héros. L’imitation systématique entraîne le fan à toutes les extrémités : engagement pour le Tibet libre avec U2, pour l’écologie avec Pascal Obispo ou pour l’américanisme primaire avec Michel Sardou.
Si imiter son combat n’est pas trop grave, imiter la vie de la star peut être une attitude dangereuse ! Attention aux dérives tabagiques et à la consommation de stupéfiants si souvent prônées par les faux rebelles télévisés ! Relativisons toutefois : à un journaliste qui lui demandait si sa consommation de cigares ne risquait pas d’inciter les jeunes à fumer, Jacques Dutronc répondait : « Au prix où je les paye, ça m’étonnerait ».
Si les tenues sont gênantes, l’imitation va rarement plus loin : on a beau aimer Fifty Cents, on a rarement l’occasion de se retrouver au coeur d’une fusillade en pleine rue. En se cherchant, l’ado peut passer par une phase gangster, avant d’être un dandy, un hippie, un motard ou un punk : la musique sert de bande son à la rébellion de l’ado, rarement de guide. Et privée d’argent de poche, Mathilde aura du mal à suivre le train de vie de Britney Spears.
En 2006, une étude américaine affirmait que 64% des chansons rap avaient des paroles dégradantes envers les femmes, par rapport à 7% des chansons country (équivalent américain de la guinguette) et 3% des chansons pop. Sans pour autant en déduire quoi que ce soit ! Il ne faut pas se mentir : les ados ne pensent qu’au sexe. Les chansons les inciteraient ? Mais ils n’ont pas besoin d’incitations !
Il ne faut pas surestimer l’influence des clips ou des chansons (souvent en anglais..) sur les comportements sexuels des jeunes. Un ado bien entouré ne se transformera pas en monstre après le simple visionnage d’un clip de Lady Gaga. L’information reste la meilleure des préventions. L’écoute systématique du titre Love Sex de Justin Timberlake indique peut être qu’une discussion s’impose…
La star est finalement bien plus à plaindre : remplacée au bout de six mois, oubliée, elle continuera à traîner ses costumes ridicules et ses idées faussement rebelles longtemps après ses fans. Les ados devenus adultes, il ne lui reste plus pour se souvenir de sa gloire que des photos dédicacées dont personne ne veut, des chansons devenues ringardes et la tournée Salut les copains, deux fois par an.
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