Ça y est, votre décision est prise : vous allez vous séparer. Quelle que soit la façon dont se déroule cette séparation, vous devez l’annoncer à votre enfant. Quelques clés pour que ce moment délicat se passe aussi bien que possible.
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« Quand François et moi avons décidé de divorcer, se souvient Mathilde, nous étions trop en colère l’un contre l’autre pour annoncer calmement notre décision à nos deux enfants. Heureusement, les vacances nous ont permis de les envoyer quinze jours chez leurs grands-parents, le temps pour nous de calmer le jeu et de trouver ensemble les mots pour le dire. Ça n’a pas été facile mais je pense que c’était important. » Mathilde a raison : l’annonce d’une séparation est un moment crucial qu’il faut soigneusement préparer, et ensemble si possible. Une annonce « ratée » risque de donner des idées fausses à l’enfant qu’il sera ensuite difficile de corriger.Ne brûlez pas les étapes ! Si votre décision n’est pas sûre à 100%, gardez-la pour vous. Ce n’est qu’une fois certains tous les deux de vouloir vous séparer que vous pourrez en parler à votre enfant. N’attendez pas pour autant le dernier moment : il n’y aurait rien de pire pour lui que d’apprendre la séparation de ses parents par quelqu’un d’autre, un grand-parent ou sa maîtresse d’école, par exemple.
Le bon moment, c’est également un temps de calme, hors de toute dispute. Pas facile quand on est en pleine crise ! « Ce n’est pas le moment des règlements de comptes, explique Stéphane Clerget, pédopsychiatre et auteur de « Séparons-nous… mais protégons nos enfants » (Albin Michel). Il s’agit, dans ce moment d’annonce, d’oublier qu’on est mari et femme et de parler uniquement en tant que parents. »
Ce qui implique que vous soyiez en suffisamment bons termes pour préparer cette discussion ensemble. Il faudra vous mettre d’accord sur ce que vous allez dire à votre enfant et sur les réponses que vous apporterez à ses questions.
Laisser à un seul des deux parents le soin d’annoncer la séparation du couple risque de condamner d’emblée le parent absent. Si l’atmosphère est vraiment irrespirable entre vous, vous pouvez demander de l’aide à une tierce personne, médiateur familial, pédopsychiatre ou psychologue, pour rétablir le dialogue, mettre de côté vos griefs et préparer cette annonce. Enfin, si la communication est totalement rompue, rien n’empêche les parents d’aller consulter individuellement et de parler chacun leur tour aux enfants.
« Nous avons formulé les choses très simplement, poursuit Mathilde : « nous ne sommes plus amoureux l’un de l’autre, nous n’avons plus envie de vivre ensemble mais nous serons toujours tes parents et nous t’aimerons toujours autant. Notre séparation ne change rien à l’amour que nous avons pour toi. »» « Rassurer l’enfant doit être le maître mot, explique Stéphane Clerget. Car si ses parents sont capables, avec le temps, de ne plus s’aimer et de se séparer, pourquoi n’en serait-il pas de même entre eux et lui ? »
Il faut faire comprendre à l’enfant que l’amour parental est fait d’une matière qui résiste au temps. Le rassurer, c’est également lui donner la certitude que ses deux parents continueront à s’occuper de lui avec la même attention, lui offrant ce que Stéphane Clerget appelle « un filet parental de soutien ».
L’enfant confronté à la séparation de ses parents pense toujours qu’il porte une part de responsabilité dans celle-ci. Logique : il envisage tout ce qui lui arrive en fonction de lui-même. Il pensera donc que si ses parents divorcent, c’est parce qu’il n’a pas été assez sage, pas assez gentil, pas assez satisfaisant, en somme.
Ce sentiment sera particulièrement violent pendant la période œdipienne, vers 5-6 ans, alors que l’enfant rêve d’évincer son père ou sa mère pour prendre sa place aux côtés de l’autre parent. Ces sentiments ressurgissent d’ailleurs au moment de la puberté, vers 12-13 ans. Une seule solution : répéter autant de fois qu’il le faudra : « tu n’y es pour rien, nous avons changé tous les deux et nous ne nous entendons plus comme avant. »
Il est fréquent que l’enfant à qui ses parents annoncent leur séparation refuse la nouvelle. Ce sont alors des pleurs, des cris, des colères mais aussi parfois des mouvements de violence, des jouets brisés, des coups, des menaces. Dans tous les cas, il ne faut surtout pas laisser croire à l’enfant qu’il peut influencer votre décision. « S’il imagine qu’il a le pouvoir de vous faire changer d’avis, écrit Stéphane Clerget, cela signifierait qu’il aurait un rôle à jouer, une responsabilité dans ce qui vous unit ou vous désunit. S’il pense pouvoir vous faire renoncer au divorce et que le divorce se produit néanmoins, il pourrait imaginer qu’il n’a pas été assez performant et qu’il est donc coupable dudit divorce. »
Même si les réactions de votre enfant sont impressionnantes, gardez le cap : « Nous comprenons que tu sois malheureux et que tu te mettes en colère mais cela ne changera rien à notre décision. » Plus vous vous montrerez sûrs de vous, plus vite il renoncera à l’illusion de rabibocher ses parents.
Laissez votre enfant libre d’aborder le sujet aussi souvent que nécessaire. Il aura besoin d’y revenir avec chacun d’entre vous, mais peut-être aussi avec d’autres adultes ou avec des enfants qui sont passés par là avant lui. Entourez-le, réconfortez-le et ne lui laissez pas croire que le « filet parental de soutien » se distend. C’est le moment de surveiller de près tout ce qui pourrait s’apparenter à un signal d’alarme : retour du pipi au lit, difficultés à l’école, cauchemars, mal au ventre… Ne vous impatientez pas : il lui faudra du temps pour faire son deuil du couple de ses parents et pour retrouver sa place et ses repères.
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