En France, près de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, un sur cinq n’ose pas en parler. Parmi eux, 383 830 élèves sont victimes de harcèlement sévère du CE2 au lycée. De plus, chez les collégiens, 4,5% d’entre eux avouent subir le cyber-harcèlement. Le harcèlement est plus présent à l’école primaire (12% des élèves harcelés sévèrement ou modérément) qu’au collège (10%) et au lycée (3,4%).
Grâce à la mobilisation d’associations de parents d’élèves et d’enfants ayant subi le harcèlement à l’école, de nombreuses victimes prennent désormais la parole pour raconter leurs vécus.
Ophélie, 19 ans
Mon année de troisième a été ma pire année de collège. Mes parents divorçaient et j’étais triste. Je pense que ça se voyait à l’école car j’avais la tête baissée, je regardais mes pieds. Les élèves de ma classe m’ont alors prise pour cible. Tout était prétexte à m’insulter, mon poids, mon rire, ma tête, ma coupe de cheveux, ma façon de m’habiller. Au début de l’année, je ne recevais que des insultes et puis, j’ai rapidement fait l’objet de coups. Je n’avais pas le droit de le dire car si je me plaignais auprès des surveillants, mes bourreaux menaçaient de s’en prendre à ma petite sœur (8 ans à l’époque) qui était dans le même établissement. Alors j’encaissais, sans rien dire.
Il s’agissait d’un groupe de trois élèves mais il y avait un leader, sans lequel les deux autres n’osaient pas agir. Le meneur était un très bon élève qui voulait se sentir tout-puissant au regard du reste de la classe, quitte à humilier les autres. J’étais moi-même bonne élève, et il recherchait peut-être la concurrence. J’étais obligée de me cacher dans le collège pour éviter de me faire frapper. Un jour, le trio d’élèves m’a surpris en train de contourner le bâtiment de la cantine et à ce moment précis, ils se sont jetés sur moi, ils m’ont frappée et m’ont violée. Comme l’administration de mon collège n’était pas intervenue ou pas correctement, je n’en ai parlé à personne. depuis je suis passée au lycée mais cette situation a eu de graves conséquences sur moi. J’ai fait deux tentatives de suicide, j’ai commis quelques actes de délinquance et j’ai été hospitalisée pendant un an et demi dans un service de pédopsychiatrie pour adolescents. J’y ai passé mon bac grâce à des cours par correspondance.
À ma sortie de l’hôpital, j’ai décidé de déposer plainte pour le viol que j’ai subi en 3ème, c’était l’occasion pour moi d’en informer ma mère. Je pense que le phénomène de harcèlement à l’école est un peu la face cachée de l’école. Le personnel enseignant, puisqu’il ne le voit pas forcément, refuse de penser qu’il existe ou en minimise l’importance. Mais le harcèlement scolaire laisse des traces indélébiles. Beaucoup d’enfants en souffrent, et trop en meurent.
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