En France, la dyslexie concerne environ 12% de la population – dont 4% sont sévèrement touchés -, sans compter leur entourage, parents, enfants, amis mais aussi enseignants confrontés à ce problème dans leur vie professionnelle, orthophonistes, médecins, psychologues et psychomotriciens qui interviennent dans ce domaine. Cela fait pas mal de monde. Pour ce qui est des enfants, on estime qu’en moyenne 1 enfant par classe est atteint de trouble sévère d’apprentissage du langage. Qu’est-ce que la dyslexie au juste ?
Une incapacité ou une difficulté anormale d’apprentissage de la lecture en l’absence de déficit de la vue ou de l’ouïe, de déficit intellectuel ou de troubles de la personnalité. Confusion des lettres de formes voisines, inversion de lettres dans une syllabe ou de syllabes dans un mot, substitution de mots graphiquement ou sémantiquement proches, altération de la compréhension… Autant de signes possibles de ce trouble, plus ou moins intenses, plus ou moins associés à d’autre troubles. Dans la famille « dys », on trouve aussi la dysphasie qui affecte l’expression et/ou la réception du langage oral et se caractérise par une perturbation profonde et durable des performances verbales.
La dysorthographie, quant à elle, touche l’utilisation des processus de production de l’écrit (erreurs de genre et de nombre, erreurs d’accords, erreurs dans la structuration du récit…). Il faut compter aussi avec la dysgraphie, trouble qui affecte l’écriture et parfois la graphie elle-même ou encore la dyscalculie qui empêche d’acquérir normalement les structures logico-mathématiques (la non acquisition des tables de multiplication en est l’un des signes)…
Et puis, n’en jetez plus, la dyspraxie, trouble de l’exécution des gestes, vient clore le bal de ces « dys » dont la « star », dont tout un chacun a au moins entendu parler, est la dyslexie. Et quand on sait qu’il y a autant de formes de dyslexie que de dyslexiques ou presque, on comprend les difficultés qui persistent dans sa prise en charge.
Mais rassurons-nous d’emblée : bien des personnages célèbres étaient de grands dyslexiques. Citons au hasard Léonard de Vinci, Rodin ou encore Einstein ! Voilà qui écarte ce que la science n’a pu jusqu’à aujourd’hui démentir : la dyslexie n’a rien à voir avec une quelconque défaillance de l’intelligence. On ne sait d’ailleurs quasiment rien de l’origine de ce trouble et de ses acolytes si ce n’est qu’il s’agit d’un trouble inné, sauf dans de rares cas de lésions suite à un accident cérébral par exemple. Tout juste évoque-t-on un éventuel facteur héréditaire car les dyslexiques ont souvent des antécédents familiaux…
Depuis février 2007, des laboratoires du CNRS, de l’INSERM, de l’Institut Pasteur ainsi que des services hospitaliers à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Grenoble travaillent sur le projet de recherche Genedys qui vise à élucider les bases cognitives, cérébrales et génétiques de la dyslexie et de la dysphasie. Il durera au moins jusqu’en 2010. En attendant, il convient de rester prudent quand on cherche à « expliquer » la dyslexie.
Ce que l’on connaît en revanche, ce sont les symptômes de ces troubles et la souffrance des enfants qui en sont atteints. Certains, mal repérés, mal diagnostiqués, errent avec leurs parents de cabinet de psychanalyste en thérapies comportementales qui ne résolvent pas leur problème. Et pour cause. Si la dyslexie entraîne souvent des troubles comportementaux – manque de confiance en soi, timidité excessive, sentiment d’échec, agressivité – qui nécessitent une aide psychologique, en aucun cas la dyslexie en elle-même ne se soigne par ce biais.
Encore faut-il, et c’est là tout le combat de la Fédération française des troubles spécifiques du langage et des Apprentissages (FLA), que les enfants soient repérés, diagnostiqués puis pris en charge de façon adaptée en fonction de l’intensité de leur trouble. Pour certains, une rééducation chez l’orthophoniste (ergothérapie pour les dyspraxiques), plus ou moins longue, sera suffisante ; pour d’autres, il faudra envisager une CLIS (Classe d’Intégration scolaire) avec une pédagogie adaptée ; pour d’autres encore, ce sera un institut médico-éducatif avec une prise en charge vraiment axée sur les soins.
Dans tous les cas, la dyslexie et ses dérivés doivent être pris au sérieux dans une société qui pardonne difficilement l’échec scolaire et où il faut être performant dans sa vie adulte aussi. Car ces troubles accompagnent généralement ceux qui en souffrent toute la vie même s’ils apprennent à les compenser et développent par ailleurs d’incroyables talents qui les dissimulent. « Très peu de personnes sont au courant des problèmes des dyslexiques adultes, aussi une grande priorité de notre rééducation consiste-t-elle à leur donner la possibilité de révéler leur dyslexie quand les difficultés commencent à s’estomper et qu’ils peuvent utiliser avec brio et conviction leurs capacités particulières » écrivent Béatrice Sauvageot et Jean Métellus dans leur ouvrage Vive la dyslexie qui présente une méthode originale qui permet au dyslexique, grâce à l’expression artistique, de ne plus vivre l’apprentissage de l’écrit comme une contrainte.
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