La prise en charge d’un enfant allergique en milieu scolaire s’est nettement améliorée, notamment grâce à l’instauration en 1999 du PAI (Projet d’Accueil Individualisé). Le quotidien au cœur des écoles demande malgré tout une vigilance toute particulière du corps enseignant mais pas seulement…
Destiné à tous les enfants scolarisés, souffrant d’un problème de santé, notamment les problèmes d’allergies alimentaires, le PAI va permettre à l’enfant de vivre pleinement sa scolarité en limitant au maximum les risques liés à sa différence.
Ce Projet d’Accueil Individualisé se fait sur la demande des parents, le bilan allergologique, le régime approprié ainsi que les différentes précautions et les gestes d’urgence à adopter seront présentés, expliqués et discutés avec les principaux acteurs du milieu scolaire, à savoir le chef d’établissement, l’enseignant et le médecin scolaire.
Si le PAI permet effectivement à l’enfant d’évoluer comme tout autre enfant de son âge dans son milieu scolaire, il permet aussi et surtout d’organiser efficacement les aménagements nécessaires au sein de l’école pour éviter autant que possible d’avoir recours à ces gestes d’urgence.
Si le PAI permet de connaître les enfants à risques et leurs fragilités, comment ce projet prend-il vie dans les cantines scolaires ?
Si les selfs ou les cantines à l’ancienne, c’est-à-dire avec un ou une cuisinière sont les plus adéquats pour recevoir un petit allergique, car il est facile dès lors de connaître la composition du menu, des plats, d’écarter ou de supprimer les aliments interdits… les restaurants scolaires approvisionnés par les industriels sont un véritable cauchemar pour les enfants allergiques, car rien en effet ne permet d’être absolument certain quant à la non présence du dit aliment, même en petite quantité dans l’assiette de l’enfant.
Pour limiter au maximum les risques, l’apport des paniers-repas par les parents sont généralement recommandés. La totalité du menu est alors fourni par la famille, couverts compris et les risques sont alors fortement limités.
Accueillir un enfant allergique au sein d’un établissement scolaire demande la vigilance de tous : du corps enseignant, des parents et de l’enfant lui-même.
La vie en communauté d’un enfant allergique demande une rigueur, une discipline toute particulière. Il est important que l’enfant concerné soit averti sur la dangerosité du partage ou de l’échange de goûter.
Il doit éviter les aliments dont la composition n’est pas connue, apprendre à lire les étiquettes, à défaut savoir classer les produits autorisés et interdits.
L’enfant doit se laver les mains avant et après les repas, être très prudent pendant les goûters, les anniversaires, les ateliers cuisine.
Il doit savoir où sont ranger ses médicaments et apprendre, si son âge le permet, à s’en servir. S’il peut sans le moindre souci vivre en communauté, il doit savoir adopter un comportement protecteur.
Le Projet d’Accueil Individualisé se fait uniquement sur la demande des parents :
Il doit décrire les besoins thérapeutiques précisés par l’allergologue
Il doit définir les adaptations à apporter à la scolarité de l’élève
Il renseigne sur les soins d’urgence à apporter à l’enfant, les personnes à prévenir, les signes annonciateurs d’une réaction allergique
Côté Mômes. L’accueil en maternelle d’un petit enfant allergique est source de préoccupations non seulement pour les parents mais pour l’école, comment gérez-vous cette situation?
Avez-vous été formée sur ce sujet?
L’accueil de ces enfants est-il anxiogène ou est-ce devenu une situation bien rôdée?
Flora. « Lorsqu’un enfant présente une allergie, nous faisons remplir aux parents un PAI. C’est un document qui nous renseigne sur les allergies de l’enfant, son traitement, les personnes à joindre… Ce PAI est connu par l’ensemble de l’équipe éducative, les médicaments sont placés dans une trousse au nom de l’enfant et dans un endroit sécurisé connu de tous.
Le plus important dans l’allergie c’est d’en connaître la cause pour pouvoir adopter les bons gestes:
-un enfant asthmatique dont la cause est l’effort fera l’objet d’une attention particulière en sport (regarder s’il devient rouge, s’essouffle…)
-un enfant asthmatique allergique aux acariens, à la poussière: on évitera de le faire asseoir par terre….
Il faut aussi beaucoup rassurer les parents et prendre le temps de les écouter. L’enfant se sent rassuré dès lors que l’enseignant et les adultes qui l’entourent sont au courant. C’est aussi rassurant pour eux de rencontrer des adultes qui souffrent de la même maladie. (Ndr. Flora est elle-même allergique)
Nous ne recevons pas de formation particulière à ce sujet. Néanmoins lorsque nous ne connaissons pas une maladie, nous demandons aux parents de nous expliquer.
Nous sommes formés aux premiers secours, stage pendant lequel on évoque les crises d’asthme par exemple et le comportement que l’on doit avoir face à ce genre de situation. L’accueil de ces enfants n’est pas anxiogène et nous avons de plus en plus l’habitude d’en rencontrer ».
Côté Mômes. Un enfant de maternelle peut faire preuve d’une grande maturité face à ce genre de problème, comment se comportent ces enfants par rapport à leurs allergies, savent-ils expliquer les risques qu’ils encourent à leurs copains de classe?
Savent-ils bien repérer les aliments interdits?
Montrent-ils parfois de la frustration ? (lors de goûters d’anniversaire par exemple).
Flora. « Effectivement les enfants allergiques font preuve d’une grande maturité. Ils savent bien expliquer ce dont ils souffrent et sont très vigilants.
Les enfants qui souffrent d’une allergie alimentaire par exemple demandent s’ils peuvent manger tel ou tel aliment… Ils ne se précipitent pas sur la nourriture. Les allergies alimentaires sont les plus contraignantes, surtout lors des goûters d’anniversaires. Il est important dans ce cas que l’enseignant anticipe la situation afin que l’enfant puisse manger en lui donnant plus de bonbons par exemple ou un biscuit ».
Côté Mômes. Votre école applique-t-elle d’autres règles, autres que celles proposées par la circulaire concernant le PAI, pour faire face aux risques éventuels? (interdiction stricte d’introduire tout aliment dans l’école: petits encas individuels, gâteaux d’anniversaire, quatre-heures…)
Flora. « Effectivement l’enseignante peut appliquer des règles propres à sa classe pour permettre aux enfants de goûter (en autorisant un en-cas individuel par exemple). Il n’y a pas de directive particulière donnée par l’école, c’est à chaque enseignant de gérer cette situation au mieux avec la famille. La priorité est que l’enfant s’épanouisse et que ses allergies ne soient pas un frein à son épanouissement ».
Côté Mômes. Trouvez-vous que le nombre d’enfants souffrant d’allergie soit en augmentation?
Flora. « Considérablement ».
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