Une étude qui porte sur 96 athlètes, adultes, adolescents et enfants, montre que l’adolescence est une phase critique pour les commotions cérébrales. Plus fragiles, les 13-16 ans doivent observer un repos sous peine d’aggraver les déficits et une mauvaise guérison. Les commotions cérébrales ne touchent pas tout le monde de la même manière. C’est le constat des recherches de Dave Ellemberg, professeur agrégé de neuropsychologie au département de kinésiologie de l’université de Montréal. Publiée dans la revue Brain Injury, l’enquête affirme que lors d’une commotion, déplacement du cerveau qui touche la boîte crânienne, les conséquences ne sont pas les mêmes selon que l’on est enfant, adolescent où adulte. L’adolescence est la période où les effets perdurent le plus longtemps, entre 6 mois et 1 an, et demeurent particulièrement importants. Effectivement, c’est à cet âge que « le cerveau est en phase de développement (…) il est vraiment dans son élan de croissance au niveau des fonctions frontales, et c’est à ce moment qu’il est vraiment vulnérable aux commotions cérébrales » explique le spécialiste.
Ainsi la fonction mentale atteinte est la mémoire de travail. C’est à dire la capacité de manipuler l’information, et les chiffres notamment. On déplore aussi une perte des capacités à se concentrer. De plus le choc du cerveau provoque aussi un chamboulement chimique important. Grâce à de nouveaux tests qui utilisent l’électrophysiologie, étude des phénomènes électrochimiques, Dave Ellemberg a observé que les cellules concernées par le bouleversement peuvent parfois s’autodétruire. Rien de vraiment dangereux avec le repos adapté. Problèmes : la méconnaissance de ce traumatisme et la croyance que le cerveau d’un enfant et/ou adolescent serait plus « plastique », malléable.
C’est pourquoi l’étude alerte sur le besoin nécessaire et indispensable de repos après une commotion. Un repos qui devrait, selon le chercheur, avoir un caractère obligatoire. La majorité des adolescents reprennent l’activité sportive et étudiante trop rapidement. Les facultés se détériorent car soumises à une demande intensive qui empêche leur régénération. « Derrière chaque athlète, il y a un étudiant. Ce jeune, qui est assis sur les bancs de classe, qui n’arrive pas à se concentrer et à effectuer ses problèmes en arithmétique, à lire les questions, à réfléchir à tout cela à cause des problèmes de mémoire de travail, évidemment il y a des conséquences qui peuvent être graves » rappelle Dave Ellemberg.
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