Près de 20% des étudiants en première année de fac décrochent. Un constat alarmant qui a de quoi questionner le système étudiant à la française. Un rapport remis à Valérie Pécresse propose 70 mesures pour diviser cette proportion par deux.
Peut mieux faire
Le sénateur UMP Christian Demuynck a remis mardi ses préconisations pour lutter contre le décrochage à l’université. Son rapport ne dresse pas un constat dramatique : contrairement aux autres pays de l’OCDE, notre système propose une multitude de formations autres que l’université (BTS, DUT, écoles…), et le taux de décrochage à l’université reste en dessous de la moyenne.
Pourtant, la moitié des étudiants de première année de fac ne valident pas leur année. Et près de 20% ne se réinscrivent dans aucune formation. « Cela reste beaucoup trop », souligne-t-il. Effectivement, certains aspects du système universitaire à la française ne jouent pas en faveur de l’assiduité : les étudiants sont mal informés sur les formations, les admissions par défaut mènent pour beaucoup à des filières qu’ils n’ont pas vraiment choisies et les bacheliers des filières technologiques et professionnelles y sont lésés.
Diviser le décrochage par deux
Christian Demuynck propose la mise en place de quotas pour ces bacheliers technologiques et professionnels dans les filières courtes (IUT et BTS). Il rappelle que ces formations ont été conçues pour eux et qu’ils n’y sont pourtant pas accueillis en priorité. L’information sur les possibilités d’orientation est également un point clé de son rapport. Il est aussi question de mettre en place des solutions de rebond, et de réorientation plus accessibles sans arrêter sa formation. Son rapport donne une place importante au suivi des étudiants en difficulté : rentrées anticipées, soutien entre pairs, évaluations régulières sur table… Plus surprenant, Christian Demuynck suggère une évaluation des enseignants par les étudiants. Enfin, il propose une évaluation à l’entrée à la fac, pour pouvoir au mieux aider les étudiants les plus fragiles à suivre le rythme.
Valérie Pécresse, quant à elle, dévoilera son nouveau plan d’action avant la fin du mois.