Les devoirs à la maison sont de véritables cas d’école et font régulièrement l’objet de polémiques. Interdits à de nombreuses reprises par les textes officiels, qui les distinguent des leçons, ils remplissent toujours les cahiers de textes des élèves du primaire. Lorsque certains défendent leur nécessité, d’autres dénoncent la surcharge de travail et l’inégalité à laquelle sont soumis les élèves par rapport au soutien qu’ils peuvent espérer chez eux. Et si le temps des devoirs devenait un bon moment de la relation parents/enfants ? Rêvons un peu.
Les devoirs développent l’autonomie
Les devoirs développent l’autonomie des enfants, leur sens de l’initiative. Ils prolongent le cours, instaurent un lien école-maison et pourtant, on le sait, les devoirs sont des cauchemars pour nos enfants. Nombre d’entre eux ont un mal fou à se remettre à étudier une fois rentrés à la maison, après un rythme journalier effréné. Et pourtant…
Ils participent au développement de son autonomie. En effet, les devoirs permettent aux enfants de se replonger dans ce qu’ils ont appris à l’école. De vérifier si, tout seul, devant leurs exercices, ils sont à même d’appliquer leurs connaissances. Les devoirs sont aussi un excellent entraînement, un apprentissage pour organiser son temps. Dès le plus jeune âge, travailler un petit peu tous les jours permet d’acquérir de bons réflexes. Ainsi, l’enfant rythme et aménage ses journées en fonction des ses impératifs quotidiens.
Ils permettent de déceler d’éventuels blocages. Les devoirs vont faire ressortir au grand jour les soucis, les contrariétés intériorisées. Ils vont aider les parents à repérer d’éventuels blocages, lacunes, dysfonctionnements chez leurs enfants. Aussi, veillons à ne pas être trop sévères. S’il ne comprend pas ce qu’on lui demande, demandons-nous d’abord quel problème notre enfant rencontre. Si nous sentons qu’il hésite, prenons le temps de relire le texte avec lui et de lui en expliquer les données. Enfin, vérifions qu’il ait bien intégré la problématique.
Ils sont un moyen de lui porter de l’attention. Les devoirs ont énormément d’importance aux yeux des parents, tout comme les notes, preuves d’une bonne réussite scolaire. Aider son enfant à faire ses devoirs, c’est avant tout lui accorder un peu de son temps, lui offrir son attention, sa patience, partager son savoir, éventuellement reconnaître ses propres incompétences et laisser son enfant nous apprendre certaines choses. Les devoirs doivent être un moment de complicité, ne jouons pas au maître, ce n’est pas notre rôle et ce n’est pas ce qu’il attend de nous non plus.
Analysons aussi le comportement de notre enfant. Celui-ci refuse catégoriquement de faire ses devoirs ? Sans doute essaie-t-il de susciter une réaction chez nous, il nous signale qu’il a besoin de nous dans sa vie.
L’aider oui, mais pas n’importe comment
Comment aider son enfant à faire ses devoirs?
Nous, parents, devons laisser notre enfant réfléchir par lui-même, ne pas lui imposer notre logique ou notre méthode mais au contraire, le laisser développer la sienne. Pour cela, reposons-nous sur la méthode Piaget. On connaissait la méthode Coué et l’autosuggestion : « Je suis la meilleure, la plus belle, la plus gentille », on connaissait la méthode Dany Boon et la dérision « Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît…», intéressons-nous maintenant à la méthode Piaget, c’est-à-dire l’acquisition du mot, du chiffre, du symbole par l’enfant et l’expérimentation avec des objets précis et des dialogues. Une méthode toute simple pour comprendre comment nos enfants marchent cérébralement parlant, comment ils apprennent, comprennent et concluent, basée sur des questionnements :
– Quelle différence existe-t-il entre la pensée de l’enfant et celle de l’adulte?
– Quelle est la vision du monde de l’enfant et son explication des phénomènes?
– Quelles filiations conduisent d’une structure de pensée à une autre?
Jean Piaget (philosophe et psychologue suisse) fut ainsi le premier à montrer que les enfants ne sont pas moins intelligents que leurs parents, mais qu’ils raisonnent tout simplement de manière différente. Cette méthode met l’accent non pas tant sur les réponses de l’enfant que sur son raisonnement. Quant aux réponses erronées, elles ont toujours été, pour Piaget, une source encore plus grande de compréhension du psychisme de l’enfant que les bonnes réponses.