L’organisation One Laptop Per Child, menée en Ethiopie, distribue du matériel informatique à des enfants qui n’ont pas accès à l’éducation.
One Laptop Per Child (OLPC) est une ONG qui agit depuis 2005 pour livrer du matériel informatique dans les pays pauvres. Nicholas Negroponte, son fondateur, est parti du constat que la plupart des 100 millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation n’ont pas autour d’eux d’adulte qui sait lire et peut les aider dans leur apprentissage. Son idée a donc été d’essayer de savoir si ces enfants pouvaient apprendre à lire seuls.
OLPC a donc livré des tablettes pré-équipées à une quarantaine d’enfants dans deux villages éthiopiens. Ces tablettes étaient alimentées grâce à un panneau solaire, et contenaient des centaines d’applications : jeux, livres, films et dessins animés. « Je pensais que les enfants commenceraient par jouer avec les cartons », raconte Nicholas Negroponte. Et pour cause, les tablettes n’étaient livrées avec aucun manuel d’utilisation. « Après quelques minutes, ils avaient déballé et mis en route les tablettes. Après une semaine, chaque enfant utilisait en moyenne 47 applications par jour. Après deux semaines, ils utilisaient les jeux destinés à l’apprentissage des lettres pour se mesurer les uns aux autres, et le village chantait les chansons sur l’alphabet. »
« Des enfants parviennent à apprendre à lire sans aller à l’école en Ethiopie, tandis qu’à New York, d’autres n’arrivent pas à ce niveau alors qu’ils vont à l’école. »
Au bout de quelques mois seulement, certains enfants commençaient à écrire des mots. « Ça pourra leur prendre six mois, dix-huit mois, deux ans, mais est-ce qu’ils vont réussir à apprendre à lire, vraiment ? S’ils peuvent apprendre à lire tout seuls, ensuite ils peuvent apprendre en lisant. Pourrait-on leur donner un outil pour ça, sans avoir à construire des écoles, embaucher des professeurs, fournir des manuels ? » Forte de cette nouvelle expérience, l’organisation va continuer à fournir du matériel informatique aux enfants des pays les plus pauvres, mais estime que nous pouvons, nous aussi, tirer les leçons de cette réussite : « Des enfants parviennent à apprendre à lire sans aller à l’école en Ethiopie, tandis qu’à New York, d’autres n’arrivent pas à ce niveau alors qu’ils vont à l’école. Que faut-il en conclure ? »