A peine intronisé, le nouveau ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon a déclaré le retour à la semaine de 5 jours pour les écoliers dès la rentrée 2013. Une déclaration qui a forcé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault à intervenir, jugeant cette décision trop précipitée. Vincent Peillon aurait-il mis la charrue avant le mammouth ?
En annonçant jeudi 17 mai sur France Inter que la semaine de classe repasserait à cinq jours pour les enfants du primaire dès la rentrée 2013, aurait-il manqué à sa promesse de concertation ? Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu vendredi que la « concertation » aurait bel et bien lieu. Recadrage indirect de Vincent Peillon ? Pas vraiment puisqu’il nuance tout de suite le périmètre de ces discussions. « La question des rythmes a été abordée maintes et maintes fois (… ) et on a vu que cette question pénalisait les enfants dans leur réussite », a ajouté le Premier ministre.
Trop d’heures de classe
En dépit de très nombreux rapports critiquant la semaine de quatre jours, notamment ceux d’une mission de l’Assemblée nationale, de l’Académie de médecine ou d’un comité sur les rythmes scolaires, le gouvernement sortant a toujours refusé de revenir sur cette réforme de Nicolas Sarkozy et de l’ex-ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos. Vincent Peillon a souligné qu’avec 144 jours de classe par an, les écoliers français en avaient au minimum 40 de moins que les autres enfants européens, ce qui leur donne aussi des journées de six heures de classe, sans compter ceux qui ont un temps supplémentaire de soutien scolaire.
Les syndicats suivent
Une suggestion qui était également soutenue par les syndicats, qui ont toujours milité pour la semaine de cinq jours. « On a eu droit à la généralisation du pire calendrier », avait ainsi dénoncé la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, suite au passage à quatre jours dans le primaire en 2008. A l’issue de discussions avec les acteurs du monde éducatif prévues cet été, des changements dans les rythmes scolaires seront inscrits dans la loi d’orientation et de programmation qui sera déposée à l’automne.