Violence à l’école : répression ou gesticulation?

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Après la polémique autour de la fouille des cartables, les récentes arrestations d’enfants de moins de dix ans et autres gardes à vue pour vol d’Action Man à la crèche municipale, le gouvernement envisage des mesures de – trop ? – grande ampleur pour lutter contre la violence à l’école. Une vision de l’avenir qui est loin de faire l’unanimité.Xavier Darcos encore Ministre de l’Education nationale avait demandé aux recteurs de mettre en œuvre un plan d’action visant à lutter contre la violence et l’introduction d’armes dans les établissements scolaires. Des nouvelles mesures qui devraient être appliquées dès la prochaine rentrée scolaire. Plusieurs axes seraient mis en application : d’une part, former les personnels de directions et CPE à l’exercice de l’autorité à travers des journées de formation. Serait également de rigueur, le nouveau code de la paix scolaire visant à responsabiliser les élèves.

Mais ce n’est pas tout : toujours dans cette idée de sanctuariser les écoles; Xavier Darcos n’a pas abandonné l’idée d’installer portiques de sécurité, clôtures, vidéo surveillance et, petite nouveauté, une Equipe Mobile Académique, sorte de police de l’école qui interviendrait selon son gré. D’aucuns se sont insurgés face à ces propositions qualifiées de déplorables pour le respect des droits de l’enfant et beaucoup se demandent pourquoi on trouverait de l’argent quand il s’agit d’opter pour la répression alors que l’on n’en trouve pas quand on pourrait agir en préventif.Bruno, surveillant dans un collège du Val-de-Marne, craint que la répression ne soit pas la solution : « La solution est connue depuis longtemps pour permettre un meilleur travail au sein des établissements scolaires : plus d’encadrement et moins d’élèves par classe. Alors, est-ce que ces mesures seront efficaces ? Non ! L’insécurité a toujours été un sujet permettant de rallier à sa cause un grand nombre de votants. Donc, cela fonctionne une fois de plus. Les mesures ne seront jamais appliquées ; ils n’ont pas d’argent pour engager plus de personnels et ils en auraient pour des caméras de surveillance, une force mobile d’agents. Je ne pense pas que ces mesures seront appliqués ni qu’elles puissent avoir un véritable effet sur le terrain»Pourtant, dans ces collèges et lycées de ZEP, on aurait tendance à croire que la violence serait plus récurrente et par voie de conséquence, que ces établissements seraient particulièrement touchés par ces nouveaux dispositifs « Au quotidien, on ne peut pas dire que la violence soit omniprésente. Il y a eu une agression sur l’un de mes collègues perpétuée par le frère d’un de nos élèves et ce, hors du collège. Hormis le caractère bagarreur des jeunes avec qui l’on travaille et de quelques incidents « bagarre de récré »,  on ne peut parler de violence quotidienne » ajoute Bruno. Police des écoles, fouille des cartables, plus d’autorité au sein de l’établissement, plus de sévérité envers les élèves, voilà ce que préconise le président de la République pour résorber cette délinquance, point principal de sa campagne présidentielle. Mais l’école de la République est d’abord un lieu d’Education. Nous avons bien vu un volet répressif au dispositif. A quand un volet éducatif ?<!–nextpage–>

La violence à l’école en chiffres

Au cours de l’année scolaire 2007-2008, les établissements publics du second degré ont déclaré en moyenne 11,6 incidents graves pour 1 000 élèves. La violence touche inégalement les établissements : ce taux est de 4 ‰ en lycée d’enseignement général et technologique, 13 ‰ en collège et 15 ‰ en lycée professionnel. Quatre établissements sur dix ne déclarent aucun incident sur un trimestre. Entre septembre 2008 et mars 2009, les recteurs ont signalé des cas de violence directement au ministère. En tout, le ministère de l’Education nationale recense 19 intrusions avec armes (toutes armes confondues) 150 détentions d’armes (par les élèves) et 73 usages d’armes.
Les incidents graves selon leur nature
Statistiques réalisées sur le nombre total d’incidents déclarés sur 2007-2008
 
 Atteintes aux personnes  80,9
 Violence verbale  37,5
 Violence physique  36,4
 Atteinte vie privée  2,1
 Violence sexuelle  1,9
Racket 1,7
 « Happy slapping »  0,9
 Bizutage  0,4
 Atteintes aux biens  15,4
Vol 6,8
Dommage aux locaux ou au matériel 6,5
Dommage aux biens personnels 2,1
Atteintes à la sécurité 3,8
Consommation de stupéfiants 1,9
Trafic de stupéfiants 0,5
Port d’arme blanche 1,2
Port d’arme à feu 0,1
   
Source : DEPP – enquête SIVIS 2007-2008  

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