On murmure que le digital n’apporte rien de concret. Que c’est du vent, une perte de temps, voire d’argent… Mais ça, c’était avant. Avant de découvrir que décidément, il y a du concret là-dedans, et pour longtemps.
Pour commencer, on était plein – des éditeurs d’applis et Super-Julie – à être très emballés par l’idée d’un goûter composé de gourmandises numériques et sucrées qui réunirait enfants / parents / psy spécialisé dans notre relation à l’écran et ferait découvrir à tous l’offre pléthorique de ce monde plutôt magique.
Puis les études PISA / OCDE sont tombées : les élèves français possèdent, à l’âge de 15 ans, plutôt de bonnes compétences numériques. Jusque là, tous les voyants sont au vert. Mais « Cette comparaison internationale, qui pourrait faire date, montre surtout que les jeunes qui progressent le plus dans les apprentissages sont ceux qui ont une utilisation faible ou modérée des nouvelles technologies en classe. » selon Denis Peiron.
Nous aurions pu nous dire que les crayons de couleurs et cahiers étaient bien suffisant, après tout, et renoncer à notre bel événement. C’était sans compter sur l’envie des éditeurs et la volonté d’élever le niveau des applis fréquentées par les enfants traditionnellement.
Et surtout, notre mission première est surtout de démontrer à quel point le digital se mue en compétence concrète et utilisable pour peu que l’on guide les enfants dans ce nouvel univers.
Première étape : Comment rendre concret du digital ?
C’était l’offre originale de cet évènement. La liste des éditeurs était variée comme un défilé d’Halloween ! On allait de la sorcière des Slim Cricket, à la potion magique des maths avec Kiupe en passant par des musiciens très inventifs avec Potion of Creativity.
Maths, musique et conte de sorcière ? Super-Julie a tout jeté dans son grand chaudron, mijoté, mijoté, mijoté et il en est ressorti des tas d’idées fusant de tous les côtés : POC !, ce sera bâton de pluie réalisé avec des grains de riz après avoir fait le tour des instruments de mon appli. Ici, un « Mathew Speed » pour multiplier plus vite que le passage d’un fantôme et là, la création de la recette parfaite pour une bon « bouillon d’escargots – hérissons – marrons » spécial fête des sorcières.
On commençait à sentir un bon petit fumet de goûter sucré teinté d’activités.
Deuxième étape : est-ce que notre potion allait prendre avec les enfants ?
Vous avez des enfants ? Ok. Vous le savez, vous, qu’un goûter avec des tas de petits « galopants » ne s’improvise pas d’un claquement de doigts. Pour commencer, je – aka « Super-Julie » – me retrouvais collée à mes 2 poupées que leur papa en soudain déplacement, ne pouvait pas garder.
Happy Families où se déroulait la fête, a été d’un accueil parfait : la cadette pouvait se reposer sur les coussins. Mais … j’avais omis les couches dans ma liste de préparation. Le résultat, vous le connaissez : un pantalon tout mouillé, pas de change, une culotte dans le même état, une salle à terminer de décorer et des parents et enfants qui arrivent déjà. Où ai-je pu ranger cette foutue baguette magique qui me sort de situations pointues avec le sourire et dans la bonne humeur ?
Comment cela « Elle n’existe pas ? ». Et on n’aurait pas des ingénieurs spécialisés qui pourraient plancher sur le sujet pour y remédier ? Nous pondre une appli « baguette magique te numérique » ? Je connais des tas de mamans qui l’achèteraient. Il y a un sacré plan média à élaborer dès quelle est fabriquée ! Elle va faire un malheur et distiller du bonheur.
Les couches numériques n’existent pas encore non plus. Elle a passé l’après-midi en culotte, heureuse d’être parmi les enfants qui allaient goûter une « sauce » très « piquante » – à prononcer avec l’accent espagnol. Pili Pop s’est mis en tête d’enseigner la langue espagnol à nous français et à tout ceux le nécessitant. Parce-que votre enfant qui vous sert d’interprète lors du voyage au Mexique, c’est du dernier chic. Et comme les apprentissages sont concrets, il saura s’exprimer ! Votre escapade en Amérique Latine vient de trouver une justification idéale : entraîner le petit à parler la langue de Cervantes.
Halloween approchant, on pouvait opter pour un masque de savant-fou, l’Einstein-Bear de myBlee. Pardon ? C’est un ourson qui ne s’est pas laissé apprivoiser sans passer par le calcul d’angle pour construire son masque. Parce-qu’il faut savoir calculer des angles pour construire des masques, maintenant ? Rassurez-vous, il n’y qu’aux parents que cela fait peur. Les enfants, eux, font cela naturellement : j’ai besoin d’une info, d’une compétence, d’un savoir-faire ? Je pense tutos / google / applis qui vont m’aider à tout réaliser pour de vrai. Il n’y a plus une seule compétence qui nous échappe. Je suis devenu multitâche.
Et, moi, bambin-21 (du 21 ème siècle), j’ai même la possibilité de faire tout ce que mes parents ont envie de me demander sans rechigner. J’y ajoute ce que la maîtresse veut. Et aussi le prof de guitare. Qui pourrait-on encore solliciter pour la réalisation de tâches ? Car c’est bien de cela dont il s’agit : de grosses pis-tâches. Le bambin-21 est ultra motivé parce-qu’il a une appli pour cela. Je vous vois froncer les sourcils : il doit tout faire lui-même in real life, je vous rassure. Mais il check à chaque tâche réalisée et gagnera un jeu digital.
On a pas mal fait le tour de domaines nécessaires et d’envies, non ? Le tout avec beaucoup d’allant, de plaisir, en ayant le droit de se tromper en apprenant et de recommencer aussi souvent qu’on le voulait. L’essai-erreur change toute l’approche des apprentissages des petits et quand en plus on apprend en s’amusant, sur tablette, avec des réalisations concrètes juste à côté pour tester son savoir … On se dit que le digital est une vraie rampe de lacement pour la vraie vie.
Prochain événement : le 28 octobre de 16h à 19h au Happy Families (Paris 4ème).
