Lors de son intervention télévisée jeudi dernier, Nicolas Sarkozy a vivement critiqué la promesse de François Hollande de recruter 60.000 fonctionnaires de l’Education Nationale. « Quand j’entends dire qu’il faut embaucher 60.000 enseignants de plus : mais où est-ce qu’on va trou ver l’argent ? », s’est-il interrogé. Faisons le calcul.
Réintégrer 60.000 postes dans l’Education Nationale en cinq ans, comment est-ce possible. Tout est question de timing, nous éclaire Le Parisien dans un article publié lundi. Selon les experts, cette proposition couterait 2,5 ou 7,5 milliards d’euros, selon la période prise en compte. La différence n’est pas négligeable…
Pour l’instant, où en sommes-nous ?
Depuis 2007, 66.000 postes ont été supprimés, et ce n’est pas fini : le budget 2012 prévoit 14.000 suppressions de postes supplémentaires. Deux manières de faire le calcul : François Hollande évalue le coût de sa proposition en prenant en compte le coût budgétaire des recrutements, soit 2,5 milliards d’euros pour les 60.000 postes. En revanche, du côté de la droite, on calcule différemment : Pour 60.000 enseignants recrutés, on prend en compte le coût de 40 ans de vie active et de 20 ans de retraite.
Quel calcul est le plus judicieux ?
Pas facile de s’y retrouver parmi ces deux estimations. Pour l’économiste Elie Cohen, interviewé par l’AFP, le calcul qui prend en compte la vie active et la retraite n’est pas celui utilisé couramment. « Si on commence à raisonner comme ça, il faut appliquer la même méthode à tout ce qui est fait par le gouvernement. Quand il dit qu’il va recruter 30.000 policiers et qu’il dit que ça va coûter 500 millions d’euros, il faut dire que ça va coûter 40 milliards d’euros. »
Des postes financés par d’autres suppressions ?
Le bras droit de François Hollande, Michel Sapin, a quant à lui changé la donne dans ces calculs à n’en plus finir. Interviewé sur iTélé, il a déclaré que la création de 60.000 postes serait « compensée par des baisses de postes ailleurs. » Ca a le mérite d’être un peu plus clair… « L’idée est de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires », a-t-il ajouté.