Le premier flirt, c’est super important : on aime, on découvre, on se quitte, on souffre… et après, on recommence.Mon premier flirt, c’était y’a un mois, mais c’était trop la loose* ! J’avais bien vu qu’adulte, les relations avaient pas l’air simples, mais à 15 ans, c’est genre l’angoisse ! Déjà que personne me comprend d’habitude, alors là… Et mes parents qui viennent m’en parler, j’y crois pas : ils peuvent pas comprendre que j’ai ma vie privée non ? La prochaine fois je barricade ma chambre. Si je veux pas en parler, je n’en parle pas ! Respectez ma liberté !
De toute façon, je suis sûr qu’ils détestaient Kevin, ça se sentait. Kevin, il était trop beau gosse, avec ses cheveux en piques au gel et son jean style G-Star. De toute façon, je m’en fous qu’ils le détestent, au contraire, et puis c’est pas leurs affaires : j’ai le droit de sortir avec qui je veux, ils ont pas à juger. Ils ont voulu me priver de sortie, et bah tant pis, je suis sortie quand même ! Bon, en fait c’était pour aller dormir chez Juliette, parce qu’y a pas de bus pour aller chez Kevin, mais quand même.
Premier amour: faut pas avoir peur
Et puis ils ont peur de quoi en plus ? C’est mon premier flirt, je vais pas me marier non plus ! On a fait que s’embrasser, se tenir la main… Bon, il m’a dit une fois « t’es sublime » dans un texto, mais y’a pas de quoi s’enflammer ! C’était mon premier baiser, et bah bonjour les souvenirs : c’est la dernière fois que j’embrasse quelqu’un à la sortie de la cantine. Juliette, elle avait embrassé un garçon à 13 ans, mais sa sœur qui a 17 ans, elle a jamais embrassé personne, y’a pas d’âge.
Et maman qui vient me parler de contraception, du sida, j’hallucine ! Remarque c’était pas mal, et puis ça pourra me servir, valait mieux en parler maintenant. En plus, j’ai déjà fait du repérage sur les élèves de terminale…
Soit disant que j’étais complètement dans les nuages, la tête ailleurs. On a même cru que je me droguais ?! C’est vrai qu’il y’a eu deux semaines où je pensais qu’à lui, je le voyais tout le temps, c’était ma passion, c’était ma raison de vivre, mon idéal ! En tout cas, c’était plus important qu’un pathétique devoir d’histoire je ne sais quoi ! Et puis c’était mon premier flirt, et ça, ça compte vachement : le premier flirt, on y croit trop, on l’oublie jamais, et c’est (presque) toujours la loose.
Je te parle trop pas
Et maman qui m’en remet une couche, style il faut penser à autre chose ! Mais je pense à ce que je veux, rien à battre ! Après les menaces, le chantage : elle tente de me couper le téléphone ! Elle s’est crue dans La Boum ou quoi ? De toute façon, si je veux lui parler, je lui écrirai sur MSN ou je lui enverrai des textos, ou des mails ! Alors voilà, je fais ce que je veux, c’est comme ça aujourd’hui.
De toute façon je veux plus lui parler. Il m’a brisé le cœur. Déjà quand il répondait pas à mes textos, je me méfiais, mais qu’en plus il sorte avec Juliette, ça me tue ! C’est peut être des peines de cœur d’une ado de 15 ans, comme dit papa, qui ne pense qu’à mon brevet, mais j’étais vraiment super triste, et ils ont bien fait de me prendre au sérieux ! J’ai presque pensé à me suicider avec une grève de la faim…
Je veux pas en parler à maman alors je raconte tout à mon cousin, parce qu’il est beaucoup plus cool et qu’il me file des super CD de rock en plus. Ah on pourra dire que j’ai souffert, obligé, comme tout le monde, c’est ça devenir adulte. Le premier flirt c’était horrible. Mais heureusement maintenant ça va mieux. Et puis y’a Julien, il a une mèche bien classe et il passe son permis bateau. Il est trop beauuuuu…
*L’angoisse, l’échec, la galère, etc.