Stade normal du développement de l’enfant de moins de 5 ans, le sentiment de toute-puissance est encore trop souvent méconnu de la majorité des parents. Même si l’on en parle chez le pédiatre, au bureau, ou même parfois en famille, peu de parents savent l’identifier. Pourtant, il est plus facile de gérer et d’éduquer votre enfant en analysant un tant soit peu la psychologie du moment. Décryptage de cette phase incontournable de la vie de votre enfant.
Une toute-puissance qui fait peur
Oui, c’est vrai, l’expression « sentiment de toute-puissance » ne sonne pas très agréablement à l’oreille. Il faut dire qu’à l’âge adulte, ce que l’on appelle « toute-puissance » renvoie clairement à un trouble comportemental, un genre de névrose obsessionnelle proche de la psychopathie ou de la sociopathie.
Mais chez l’enfant de moins de 5 ans, il ne s’agit que d’une phase d’éveil et de prise de connaissance des limites physiques et comportementales liées au monde qui l’entoure. Elle n’est donc préoccupante que si elle dure dans le temps. Mais rassurez-vous, ces cas sont extrêmement rares.
Le sentiment de toute-puissance : le débat
Alors évidemment, de nombreux scientifiques, sociologues, pédopsychiatres et même philosophes se sont penchés sur le cas de ce sentiment chez l’enfant.
Pour certains, comme Freud ou Nietzsche, ce stade est tout « simplement » celui du développement du « moi », de la construction de l’identité propre et de l’affirmation de soi. Pour d’autres, en revanche, il s’agit essentiellement d’un fantasme lié à la phase anale du développement. Et à ce stade, le débat n’est toujours pas clos…
Comment se traduit le sentiment de toute-puissance ?
Déjà, il faut savoir que ce sentiment de toute-puissance se traduit de deux manière : d’une part, votre enfant changera d’attitude face à vous, votre mari, ses grands parents ou plus généralement face au monde extérieur. D’autre part, c’est le rapport qu’il aura avec lui-même qui changera, pensant que le simple fait de désirer est faire.
Le stade classique de cette évolution est souvent marqué par un changement de ton. L’enfant aura tendance à se sentir invulnérable et ne pensera pas aux répercussions de ses actes.
C’est pourquoi, en tant que parents, vous vous devez de lui inculquer les bases de l’autorité parentale et du respect qu’un enfant doit avoir envers ses parents. Même si vous n’êtes pas du genre à serrer la vis à tout bout de champs, sachez que, globalement, un léger recadrage peut éviter à votre enfant de devenir l’un de ces « enfants mal élevés et effrontés » dont la société à horreur !
La toute-puissance dans le développement de votre enfant
Pour ceux et celles (un peu paranoïaques !) qui s’inquiéteraient de voir leur enfant basculer dans la névrose obsessionnelle à la suite de cette phase comportementale, il convient d’apporter quelques précisions : tout d’abord, sachez que ça n’est pas parce que votre bout de chou aura testé ou défié votre autorité entre 2 et 3 ans qu’il deviendra délinquant à l’adolescence ou à l’âge adulte ! Sinon, nous le serions tous un peu.
Qui plus est, cette étape ne signifie pas non plus que votre enfant aura une prédisposition aux troubles comportementaux tout au long de sa vie. Encore une fois, cette phase de développement est normale et commune, et ne saurait être le signe d’une dégradation mentale future. Et puis après tout, même si vous ne vous en souvenez pas, vous aussi, vous êtes passé par là !