Les adonaissants

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La fameuse crise d’adolescence, tout le monde s’y attend. En tant que parents, on sait d’avance que quoi qu’on fasse, on fera mal et on se console car l’opposition systématique est, nous disent les psys, tout à fait saine à ce stade de la vie. Quant à la préadolescence, où la situer exactement ? A vrai dire, les avis divergent et l’on a tendance, à la moindre contestation dès 9 ans, à penser préadolescence. Pas si simple. Côté Mômes a fait un tour du côté des spécialistes d’une population difficile à définir qui intéresse pourtant les sociologues et quelques pros du marketing.

Qui sont les adonaissants ?

Qu’entend-on vraiment par préadolescence ? En toute logique, il s’agirait des prémices de l’adolescence ou de ce qui la précède, ce qui ne revient pas tout à fait au même. Le plus simple, pour s’y retrouver, est toujours de commencer par le commencement. Nous reviendrons donc en quelques lignes vers ce cher Freud toujours imité jamais égalé qui définissait ainsi les stades de la vie jusqu’à l’âge adulte : la stade oral la première année, le stade anal de 1 à 3 ans, le stade oedipien (dit aussi phallique) de 3 à 6 ans, la période de latence de 6 ans à la puberté puis l’adolescence.

Cette période de latence est celle ou l’enfant, débarrassé de ses complexes oedipiens (en gros, il est moins obsédé par son sexe et n’éprouve plus de sentiment ambivalent envers papa ou maman) peut enfin s’ouvrir au monde extérieur et s’épanouir avant que, patatras, la puberté, qui est aussi le début de l’adolescence, ne vienne tout chambouler.

Seulement voilà, l’âge de la puberté se situe entre 10 et 14 ans, la moyenne étant de 11 ans pour les filles et 13 ans pour les garçons. On nous dit que la préadolescence commence 1 ou 2 ans avant la puberté… ce qui ferait parfois de nos enfants de 8 ans des préadolescents… Théorie que réfutent bien des psychanalystes, à l’image de Béatrice Cooper-Royer, psychologue clinicienne et psychanalyste spécialiste de la question. Pour elle, même si les enfants sont plus informés, plus débrouillards qu’avant, ils ne sont pas pour autant grands plus tôt qu’autrefois et le concept de préadolescence, tout récent, la laisse plutôt perplexe. Tout comme Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et auteur chez Solar de L’Adolescence.

S’il reconnaît que les jeunes accèdent de plus en plus précocement à la sexualité et ont aujourd’hui une facilité d’accès à des connaissances qui leur ouvrent le monde et développent leur esprit critique, il pense qu’ils ne sont pas vraiment plus précoces que leurs parents.

« S’ils sont en avance sur certains plans par rapport à leurs parents au même âge, sur le plan matériel et affectif, ils demeurent très dépendants de leur famille. On voit même se développer des comportements « pseudo-adolescents » chez de jeunes prépubères adoptant des attitudes qui miment celles de leurs aînés. Ces velléités d’imitation semblent favorisées par les images télévisées et les effets d’entraînement de groupe. Néanmoins, on peut considérer qu’il s’agit plus d’une « pseudo-adolescence » que d’une véritable adolescence ».

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