Comment accompagner un enfant qui verbalise des pensées négatives ? Tamar Chansky, spécialiste des TOC chez l’enfant, livre les clés indispensables aux parents pour soulager leur enfant d’un excès de négativité qui pourrait nuire à son développement personnel et à cette estime de soi si nécessaire au bon développement psychologique d’un enfant.
Dans « Libérez votre enfant de ses pensées négatives », elle décortique les mécanismes de la déprime des petits : « Les enfants s’affranchissent des pensées négatives quand ils prennent conscience que ce n’est pas la vérité, mais juste une réaction automatique qu’ils peuvent contrer en cultivant une seconde réaction plus neutre ou plus optimiste. » Alors, comment booster le moral d’un môme déprimé ?
Lui redonner confiance en lui
« Si la résilience c’est rebondir dans l’adversité, alors les points forts des enfants sont ce sur quoi ils s’appuient pour rebondir. » Un enfant déprimé est avant tout dans un mécanisme de dévalorisation. Mettre en avant ses points forts est alors essentiel, car un enfant confiant sera armé pour vaincre ses peurs. Il n’est pas question d’énumérer ses qualités sans leur donner de sens, mais de les mettre en valeur au quotidien en lui montrant que vous les reconnaissez comme telles. De même, encouragez-le à suivre ses goûts, son instinct : il intègrera le fait qu’il ne compte pas pour des prunes.
Séparer les faits des émotions
Face à un enfant qui dramatise une situation, il est important de faire le point entre l’émotion qu’il ressent, et le problème – auquel il y a toujours une solution. « Plutôt que d’aborder les émotions négatives comme quelque chose de mauvais dont votre enfant doit se sortir au plus vite, il faut lui montrer comment il peut les laisser venir afin de recevoir les informations essentielle ». C’est la fameuse « morale de l’histoire ». Ne chassez pas la réaction négative de votre enfant d’un revers de main. A l’inverse, expliquez-lui qu’il peut utiliser cet échec pour en apprendre quelque chose de constructif.
Trouver une solution
Gérer une déception, une colère du quotidien peut être une épreuve lourde pour un enfant. Alors que nous nous disons « Ce n’est pas dramatique, je trouverai une solution à froid », l’enfant lui n’a pas le même réflexe. Pour autant, on peut lui faire comprendre qu’un problème trouve toujours sa solution si l’on prend les choses dans l’ordre.
Étape 1 : Identifier le problème. Que s’est-t-il passé ? Qu’est ce qui te rend triste ? Pourquoi les choses ne se sont-elles pas passées comme tu l’espérais ? Une fois le problème défini, on peut lister les options disponibles.
Étape 2 : Explorer les solutions. Qu’est ce qui pourrait marcher pour résoudre ce problème ? Et si ça ne marchait pas ?
Étape 3 : Choisir la meilleure option. Présentez les différentes options sous la forme d’un jeu de rôle. Vous permettez ainsi à votre enfant de mettre à l’épreuve les options qu’il a apportées. Sans donner votre avis, vous l’accompagnez ainsi à choisir la meilleure… tout seul ! Ainsi, quand il se retrouvera dans une solution similaire, il aura toutes les clés en main pour gérer comme un chef.
Cultivez l’optimisme
Enfin, une famille dans laquelle chacun des membres cultive l’optimisme est un cocon sécurisant. « Un foyer optimiste ne ressemble pas forcément à La petite maison dans la prairie. Ce n’est pas un lieu où tout le monde s’entend de manière idyllique. En fait, c’est votre foyer, avec de la vaisselle sale dans l’évier, des enfants en retard à l’école et des parents stressés ». A un détail près : si vous ne vous laissez pas abattre par les imperfections du quotidien, votre enfant fera de même.
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Tamar Chansky, « Libérez votre enfant de ses pensées négatives » (Marabout, 2008)