Fées ou princesses, supers héros ou chevaliers, à chacun et chacune son déguisement. Zoom avec Christine Brunet*, psychologue clinicienne et psychothérapeute, sur cette jolie façon de s’amuser.
Fées ou princesses, supers héros ou chevaliers, à chacun et chacune son déguisement. Zoom avec Christine Brunet*, psychologue clinicienne et psychothérapeute, sur cette jolie façon de s’amuser.
Pourquoi presque tous les enfants aiment se déguiser ?
C’est amusant et créatif. Ils peuvent se transformer, endosser l’apparence, la personnalité d’un autre et en jouer. Tout petits ils voient des personnages à la télévision, qui leur plaisent. Et ce sont des modèles qu’ils cherchent à reproduire dans cette forme de jeu qu’est le déguisement.
Mais pour certains, cela n’est pourtant pas un plaisir
Certains enfants en effet, n’aiment pas se transformer et cela ne les dérange pas de voir les autres le faire. Soit parce qu’ils sont pudiques, réservés. Soit parce qu’ils ne se reconnaissent pas devant la glace ou ont peur de ne pas redevenir comme avant. Cela dépend aussi du contexte familial et social, de l’attitude des parents, s’ils les ont habitués depuis tout petit, si chez eux cela fait partie d’un rituel. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de respecter leurs souhaits, ne jamais les forcer, ni insister, cela doit être un plaisir et non une contrainte.
Y-a-t-il un âge ou le déguisement est plus demandé et quels sont leurs modèles préférés ?
Très tôt, dès la première année en maternelle, voire même à la crèche, les enfants se déguisent. La plupart du temps, ce sont souvent les parents qui choisissent pour eux. Et quand ils le décident d’eux-mêmes, c’est en fonction des livres, des dessins animés qu’ils se sont appropriés. Ils ont eu un coup de cœur par rapport à l’image que leur renvoie leur héro préféré et veulent lui ressembler. Ces personnages évoluent et changent avec le temps. Il faut remettre cela aussi dans le contexte familial et social. Quand les plus petits ont des grands frères et sœurs, des cousins, des cousines plus âgés, ils vont être plus enclins à se costumer en piochant dans leurs affaires.
Il existe encore et toujours des modèles stéréotypés, véhiculés par la société. En général les garçons optent pour des personnages qui incarnent la puissance, le pouvoir. Des supers héros en somme dont ils s’octroient les supers pouvoirs. Les petites filles aiment être regardées, admirées, se parer de bijoux, de vêtements qui brillent. Elles préfèrent spontanément une gentille et jolie fée, une ravissante princesse, qui représentent l’aboutissement de la féminité, plutôt que la fée Carabosse ou la méchante sorcière.
En quoi cela construit-il leur imaginaire et parfois un rien leur suffit pour s’évader?
Se raconter des histoires, vivre les aventures d’un autre entretient l’imaginaire et les aide à se construire. Les enfants vont ainsi tester, ce qu’ils souhaiteraient devenir plus tard et grandir au travers de toutes ces rocambolesques expériences fictives. Pour cela, inutile de se ruiner dans des habits somptueux. Il suffit souvent d’un simple masque, d’une grande étole ou encore d’un morceau de tissu pour changer de vie momentanément.
Souvent, quand ils commencent à se déguiser, ils empruntent ce qu’ils ont sous la main comme le chapeau, le sac, les chaussures de maman, les lunettes, la casquette de papa, n’est-ce pas aussi une forme de déguisement et de projection dans l’avenir ?
