Peur du noir, peur du loup, peur des monstres… Tous les enfants ont peur. Des peurs toutes différentes, plus ou moins fondées, qui évoluent selon leur âge, mais que l’on doit toujours prendre au sérieux. Car les peurs d’un enfant et sa capacité à leur tordre le cou sont essentielles à son développement. Et à son équilibre futur.
Chérie fais moi peur !
Qu’est-ce que la peur? Pour l’enfant comme pour l’adulte, c’est un mécanisme défensif naturel qui provoque une réaction physiologique désagréable. Le cœur s’accélère, le rythme respiratoire augmente, tout comme le taux de sucre dans le sang car l’adrénaline monte, monte…. L’émotion de la peur, c’est une réponse corporelle à une situation perçue comme dangereuse.
Toutes ces manifestations ont une utilité précise : ils nous préparent à réagir à l’imminence d’un danger. On est alors prêt à l’attaque ou à la fuite. « La peur a donc un rôle adaptatif. Protégeant des dangers, elle est à la base de la sécurité » précise la psychologue Anne Bacus dans son ouvrage Même pas peur ! Ce qui veut dire en clair que l’enfant qui réussit à surmonter ses peurs en les affrontant prend confiance en lui et aborde la vie avec sérénité.
Les monstres existent vraiment !
L’émotion de peur chez l’enfant est semblable à celle de l’adulte. En revanche, ce qui diffère, c’est la perception des situations. Un enfant pourra par exemple être terrorisé par un bruit anodin mais encore étranger à son univers et par ailleurs jouer avec des couteaux dangereux sans percevoir le danger. Aussi irréelles qu’elles puissent paraître, les peurs des enfants peuvent être d’une grande intensité. Le petit qui voit une ombre sur le mur et croit en la présence d’un monstre est réellement tétanisé. Incapable de comprendre l’origine de ses frayeurs, il se sent désemparé. D’autant plus que le jeune enfant, jusqu’à environ 7 ans, ne fait pas bien la différence entre le réel et l’imaginaire. Pour lui, toutes les sources de peur se valent. Et ce, que ces peurs soient du domaine de la réalité (peur du noir), représentent un vrai danger (peur des gros chiens) ou soient du domaine de l’imaginaire (peur du loup). Il ne faut ainsi pas traiter à la légère ou en se moquant les peurs qui ne nous paraissent pas justifiées.