Pour une majorité de femmes, la condition sine qua none pour se sentir féminine est de devenir mère. Faire une croix sur la maternité impliquerait-elle la fin de sa condition de femme ?
Femme et mère: conditionnées pour faire un bébé
Toute petite, les fillettes sont conditionnées avoir un bébé. Dès leur naissance, on leur colle un poupon dans les bras et on les encourage à s’en occuper. Plus tard, les filles sont spontanément plus volontaires au baby sitting.
A partir d’un âge plus ou moins raisonnable, une majorité d’entre elles se mettent à la recherche du père de leur enfant. En dehors de ce conditionnement pour faire un bébé, le désir d’enfant est une nécessité pour l’être humain : il doit perpétuer l’espèce. C’est un besoin clair, naturel et inné.
Le diagnostic de la stérilité : un cuisant échec
Après des mois d’essais infructueux, votre gynécologue vous prescrit, ainsi qu’à votre conjoint, une série d’examens et d’explorations fonctionnelles pour connaître les raisons de l’absence de grossesse. Lorsque le diagnostic de stérilité tombe, vous êtes anéantie.
Si en plus, vous êtes la principale et unique concernée, l’émotion de la nouvelle, ajoutée au poids de la culpabilité de ne pas pouvoir faire le cadeau de la paternité à votre compagnon, risquent de vous choquer profondément. Vous ne pouvez vous empêcher d’avoir l’impression d’être amputée d’une fonction vitale : celle de donner la vie.
Comment gérer psychologiquement la stérilité ?
Vous culpabilisez et vous êtes extrêmement déçue. Ce qui vous paraissait inné vous semble à présent insurmontable : ce qu’une femme peut faire le plus naturellement possible, vous est refusé. Comme tout travail de deuil, il va vous falloir franchir les étapes, une à une. Il se peut que la colère, puis la dépression vous fassent refuser tout traitement visant à soigner la stérilité.
La femme qui est en vous ne s’accepte plus en tant que femme. Il est important à ce stade de vous savoir entourée et aimée, notamment par votre conjoint.
Votre couple et votre stérilité
Si votre conjoint perd pied et met un peu de temps à réaliser, ne lui en voulez pas. Vos sentiments risquent d’en prendre un sacré coup. Vous risquez de lui en vouloir de ne pas être responsable. En majorité, les hommes acceptent le diagnostic de stérilité et se battent aux côtés de la femme qu’ils ont choisie pour être la mère de leur enfant.
Votre couple peut se fragiliser un temps. Vous craignez qu’il ne vous quitte après ce diagnostic de stérilité. Si votre couple est basé sur des fondements solides, tout rentrera dans l’ordre et vous vous battrez main dans la main. Pensez à votre rencontre, à ce qui vous a rendu tous les deux amoureux. Malheureusement si votre couple finit par se séparer, dites vous que ce n’est pas en raison de l’infertilité. Le diagnostic de stérilité seulement fait rejaillir des soucis qui avaient été mis de côté.
La féminité : Juste une question d’utérus et d’ovaires ?
Non et heureusement ! La féminité ne se réduit pas à un utérus et deux ovaires. Pour vous en convaincre, pensez à la femme que vous étiez avant que ce désir d’enfant ne s’installe. Vous sentiez-vous affublée de ce que vous considérez aujourd’hui comme un défaut ? Vous ne vous sentiez pas tronquée. Jetez donc un œil autour de vous et vous prendrez conscience que la stérilité n’est pas inscrite au fer rouge sur le front des personnes concernées.
Vos qualités de femme n’ont pas disparu, vous êtes toujours la même. Faites un break. Tournez vos pensées vers quelque chose de plus léger. Personne ne vous demande de ne plus penser à cet enfant que vous désirez tant, mais diversifiez vos réflexions. Inventez-vous de nouvelles activités. Ne laissez pas votre cerveau tourner ce désir d’enfant à une obsession pathologique. Etre femme, c’est aussi être intellectuellement riche, apporter une plus value à la société.
Faire moins bien que sa propre mère
Les relations mère-fille sont des plus complexes et il est tout à fait naturel de vous comparer à elle. En revanche ne vous dépréciez pas par rapport à votre mère. Chacune a une histoire personnelle et ce n’est pas parce qu’elle a eu des enfants (facilement ou pas) que vous devez vous sentir en position de faiblesse par rapport à elle. Il serait judicieux de vous faire aider par un psychologue. L’hôpital où vous êtes suivie pour votre stérilité, peut vous proposer des consultations avec des psychologues et/ou psychiatres spécialisés dans ce diagnostic de stérilité.
Le désir sexuel
Tous les couples ayant dû faire face au diagnostic de stérilité vous le diront : il y a une période délicate où la libido est complètement en berne. Ne vous formalisez pas, cette réaction est normale. : « On ne peut pas avoir de bébé, alors à quoi bon ? »Sauf qu’il vous faut absolument remonter la pente. D’abord parce qu’il faut remettre votre couple sur les rails. Plus vite vous aurez retrouvé votre complicité, plus vite vous avancerez pour vos projets à deux : Traitements contre l’infertilité, PMA, FIV, adoption… Ne vous tournez pas mutuellement le dos. Continuez la même sexualité qui était la votre avant de vouloir un enfant.
Se fixer un but hors du parcours d’infertilité
Prenez le temps de la réflexion. Ne perdez pas en vue que vous êtes toujours une femme, même si votre infertilité vous a moralement affaibli : prenez soin de vous.
Reprenez les rênes de votre vie de femme : Retrouvez-vous en tant que couple avant de décider de ce que vous allez faire en tant que futurs parents.
Programmez vous un week-end en amoureux, trouvez du temps pour vous réapproprier le quotidien. Allez au cinéma, au restaurant. Retrouvez-vous, faites le point sur votre désir d’enfant, sur l’infertilité. Parlez-en, n’en faites pas un sujet tabou. Demandez à rencontrer d’autres femmes, d’autres couples qui sont passés par là. Ne restez pas enfermée sur vous-même. Vous verrez l’avenir d’un autre œil si vous le partagez avec les autres !